Toute jeune pousse tricolore, Phacet boucle un tour de table à 4 millions d’euros pour renforcer sa plateforme et ses équipes, afin d’accompagner toujours plus de PME et d’ETI dans l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs processus métiers.
Phacet est sur un petit nuage. Cette jeune startup française du secteur de l’IA séduit les investisseurs, à peine six mois après son lancement. Elle annonce la levée de 4 millions d’euros auprès de fonds d’investissements tels que Kima ou encore Motier Ventures et de 148 business angels.
« Il y a deux problèmes qui bloquent l’adoption de l’IA par les entreprises. Le premier est d’ordre technique, le second est humain » nous explique Nicolas Marchais, CEO et cofondateur de Phacet aux côtés de Christophe Lanternier et William Pambrun. Quel modèle utiliser, pour quel usage métier, avec quelles données ? Autant de questions que se posent les équipes dans les entreprises, et auxquelles Phacet veut répondre.
S’intégrer aux processus métiers
Car si la jeune pousse a développé une plateforme destinée à résoudre le problème « technique », elle propose également un accompagnement. « Nous aidons tout d’abord les entreprises à identifier les cas d’usage, les opportunités de création de valeur ». En effet, Phacet effectue avant tout autre chose un diagnostic afin de déterminer où l’IA aura un impact maximal sur les processus métiers. Une priorisation qui évite la dispersion des efforts et permet l’identification du modèle le plus pertinent.
« Finalement, notre métier, c’est la couche applicative : nous itérons avec les clients pour trouver les bons modèles. Nous sommes l’intermédiaire entre des acteurs tels que Mistral AI et l’entreprise utilisatrice » indique Nicolas Marchais. Ainsi, plutôt que de devoir composer avec plusieurs fournisseurs de modèles, auxquels il faut éventuellement ajouter des intégrateurs et des cloud providers, l’entreprise dispose d’une plateforme centralisant ses projets en matière d’intelligence artificielle. « Nous sommes les consommateurs des modèles, qu’ils soient open source ou non ».
Multiplier les cas d’usage
Justement, l’un des objectifs de cette levée est technologique : « nous projetons d’investir dans la plateforme, la renforcer pour pouvoir changer d’échelle quand les volumes de données du client l’exigent, élargir le nombre de modèles et l’adapter à plus de cas d’usage » précise le CEO. La plateforme en question repose par ailleurs sur le triptyque connexion aux données de l’entreprise, transformation de cette donnée pour qu’elle puisse être ingéré par le modèle choisi et, enfin, toute la partie workflows et interfaces, afin que l’IA soit mise entre les mains des utilisateurs finaux.
Pour l’heure, il s’agit principalement d’automatiser certaines tâches ou de faciliter la recherche, par exemple dans un catalogue de référence, avec des cas d’usages dans le retail ou encore dans la finance. Mais le travail de Phacet ne s’arrête pas avec le déploiement des solutions ainsi développées : ses équipes accompagnent leur adoption par les utilisateurs et leur intégration dans les processus métiers.
Pour l’heure, la startup compte une quinzaine de salariés, développeurs, experts IA ou encore chefs de projet. Cette levée de fonds sera également consacrée au renforcement de cette équipe, « pour répondre à la forte demande d’accompagnement », souligne Nicolas Marchais, « et faire le pont entre la technologie et la réalité des entreprises, et pouvoir les adresser quel que soit le secteur de l’économie dans lequel elles opèrent ».