A l’occasion de la conférence qui a lancé le BMC Exchange le 9 février à Paris, nous avons pu interviewer Paul Appleby, EVP Worldwide Sales & Marketing de BMC Software, le spécialiste de l’ITSM.
Solutions IT : Lors de votre conférence, votre responsable du service légal, Elodie Dowling, vice-présidente, EMEA General Counsel, a expliqué l’évolution de la législation autour du Safe Harbour d’octobre 2015 (protection des données personnelles). Est-ce un vrai sujet de préoccupation pour BMC ?
Paul Appleby : La protection des données est impérative et c’est l’un de nos objectifs prioritaires. C’était d’ailleurs l’un des thèmes phares de la récente réunion de Davos. L’importance des données à l’ère numérique est devenue centrale. On y a répété que les « données sont devenues le nouveau pétrole»’. Les données recueillies de toutes parts sont au cœur des échanges et c’est ce qui rend notre rôle important. Tout est affaire de confiance. Cela fait 35 ans que nous travaillons sur l’amélioration de nos produits et la sécurité est au cœur de nos développements, « its a long journey ». C’est une évolution, un travail permanent. Il faut travailler sur les réglementations, l’évolution des techniques, comme on la fait pour celles du mainframe, celle du client serveur, celle du Web et plus récemment sur le Big Data. Nous travaillons en permanence dans ces différents domaines, car il y a eu un élargissement des usages, mais pas d’arrêt des anciens, comme les mainframes par exemple. Comme ancien directeur du secteur entreprise de Salesforce, j’ai déjà eu l’occasion de suivre et de participer à la montée du Cloud. L’arrivée des offres comme celles d’Amazon Web services (AWS) a favorisé une remise en question dans les grands comptes de nombreux processus. Désormais les services légaux sont en train de mettre en cause le « Shadow IT », car il y a toujours des responsabilités dans les échanges de données auquel il faut se conformer.
Sol. IT : Avec vos logiciels Services broker, vous pouvez réinternaliser certains processus de grandes entreprises qui étaient externalisés, par exemple chez Amazon, dans un mode qui repasse sous le contrôle de l’IT ?
A. L : Oui, c’est possible. On travaille en partenariat étroit avec Amazon et on échange nos outils d’interface (API) pour faciliter les échanges. Mais on travaille aussi avec de nombreux secteurs professionnels comme l’industrie pharmaceutique, la chimie, les banques et les assurances qui ont tous des formats d’échanges spécifiques. Lorsque l’on rencontre des entreprises les premières questions tiennent souvent à la conformité de nos logiciels avec une norme professionnelle, et l’on a souvent le responsable juridique en face de nous.
Sol. IT : Mais vos clients sont généralement sont des ingénieurs et des techniciens qui ont leurs propres langages et qui ne parlent pas le même langage que la direction.
P.A. : On fait en sorte de réunir les deux environnements et d’échanger avec les deux. Pour cela l’on a des produits de plus en plus orientés vers les performances de l’entreprise en temps réel et cela intéresse tout le monde. Avec Trusight Pulse, par exemple, on peut avoir sur son smartphone un état de fonctionnement de toute l’infrastructure sous traitée chez Amazon ou pas.
Sol. IT : Avec Truesigth intelligence, votre logiciel d’analyse Big Data, vous faites un peu le travail d’analyse que réalise le programme Splunk ?
A. L :: On a des clients qui utilisent aussi Splunk et cela correspond à une nécessité d’exploiter des moteurs d’analyse pour exploiter au mieux les données. Cette analyse est au cœur de l’évolution de nos logiciels. L’analyse temps réel du Big Data et la remédiation font partie de nos travaux en cours.
Sol. IT : Avec vous des projets autour des logiciels libres et de dockers ? Comment voyez-vous évoluer les usages de vos clients ?
A. L : On travaille aussi sur différents logiciels comme Chief, Docker, Open Stack. on travaille sur l’élasticité, la flexibilité de nos offres qui seront de plus en plus sous forme de composants. On s’adapte aux usages qui sont ceux de nos clients. Cela va vers une grande spécialisation et du sur-mesure, mais il y a un moment où il faut que les outils conversent entre eux. Dans le domaine des usages, on va vers le sur-mesure et ce qui est simple à l’usage. Je cite souvent mon exemple personnel avec la récente résiliation de notre abonnement à la télévision par câble. On a arrêté, car mes enfants ne la regardaient plus. La vraie télé c’est Youtube et ils y ajoutent des abonnements sur des sujets qui les intéressent.
Propos recueillis par Thierry Outrebon