La police allemande a annoncé vendredi avoir arrêté plusieurs personnes et perquisitionné plus d’une centaine de logements pour démanteler le plus grand site germanophone de vente en ligne spécialisé dans le crime.
L’opération a visé “Crimemarket”, une sorte de plateforme de shopping pour criminels, accessible aussi bien librement sur la toile que via l’internet clandestin du “Darknet”, selon un communiqué de la police de police de Düsseldorf (ouest). Le site, dont l’adresse a été confisquée par les autorités, offrait la vente “de drogues et d’armes, mais aussi de services tels que le blanchiment d’argent, des instructions de cybercriminalité jusqu’à des actes commandités”, a-t-elle détaillé. Le nombre d’utilisateurs enregistrés de cette plate-forme s’élève à plus de 180.000, a-t-elle ajouté. L’opération réalisée jeudi soir en Allemagne et hors du pays est le résultat d’une enquête menée depuis plusieurs années par une unité spéciale de la cyberpolice allemande. Elle a visé non seulement les personnes qui géraient le site mais aussi les utilisateurs, vendeurs et acquéreurs sur la plate-forme, ont précisé les enquêteurs.
102 perquisitions, 3 interpellations et 3 arrestations
Au total, ces derniers ont effectué 102 perquisitions dans le pays, le plus grand nombre d’interventions s’étant concentrées dans l’ouest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Trois personnes ont été arrêtées dans ce Land, dont le principal suspect, âgé de 23 ans, et trois autres personnes ont été interpellées dans d’autres régions. La police a saisi des téléphones portables, des appareils informatiques et des supports de données. Elle a aussi saisi des stupéfiants, notamment un kilogramme de marijuana et divers comprimés d’ecstasy. Les enquêteurs ont en outre trouvé près de 600.000 euros au total en espèces et en biens mobiliers. “Crimemarket” était conçu comme un forum dédié à la discussion, l’échange et le commerce en rapport avec des activités frauduleuses. Si la visite du site en accès libre n’était pas illégale, des techniques de dissimulation étaient utilisées pour la vente de produits ou services illégaux, comme le VPN ou le réseau Tor, qui rendent difficile l’identification de la localisation et de l’identité réelle des utilisateurs.
La rédaction avec AFP