La transformation des compétences et des formations est l’un des cinq chantiers d’une mission officialisée en août sous l’impulsion de Bruno Lemaire, Cédric O et Agnès Pannier-Runacher. Elle vise à faire émerger des projets communs et concrets permettant à l’ensemble du tissu économique français de franchir un nouveau palier dans la transformation numérique.
Le pendant de la FrenchTech chez les grands groupes est né cet été : un nouvel écosystème d’innovation, fruit de la mobilisation de nombreuses grandes entreprises françaises, tous secteurs confondus, aux côtés des instances de l’Etat dont la Direction Générale des Entreprises. « L’enjeu de cette mission est d’être un accélérateur de bonnes pratiques et de collaborations concrètes entre public et privé, ainsi qu’entre entreprises elles-mêmes sur des sujets transverses et cross industrie », explique Sophie Marot-Rémy, Chief Digital Officer d’Euler Hermes France. La CDO fait partie du comité de pilotage de la mission et assure la responsabilité du chantier « soutenir la transformation des compétences et des formations » conjointement avec Nicolas Pauthier, DRH numérique de L’Oréal.
Formations : des réponses mutualisées, plus pointues, partagées…
Dans le groupe dédié à la transformation des compétences et des formations, qui va s’étoffer aux fur et à mesure, une trentaine de grandes firmes sont déjà présentes parmi lesquels L’Oréal, Euler-Hermes, Adecco, Cap Gemini, Danone, Décathlon, Icade, LVMH et le groupe Legrand. « Les grands groupes sont confrontés à des enjeux communs dans le cadre de leur transformation numérique, pour tirer pleinement profit des nouvelles technologies et répondre aux nouveaux usages. L’objectif est de gagner du temps en partageant nos expériences, raconte Sophie Marot-Rémy. L’idée n’est pas d’être un think thank mais de trouver des solutions opérationnelles, en identifiant les axes où des réponses mutualisées ont du sens. Par exemple, dans le domaine de la formation, la possibilité de mettre en commun certains dispositifs de montée en compétences des collaborateurs ou de réfléchir ensemble à des formations plus pointues, qui concernent certains profils techniques, avec une valeur reconnue sur le marché. Ces dispositifs pourront en outre être partagés demain avec nos PME et ETI, pour les aider à former et attirer des bons profils. Les grands groupes doivent aussi avoir ce rôle d’éclaireurs ».
L’urgence d’une montée en compétences incrémentale des métiers
« L’impact des technologies comme l’IA génère beaucoup de questionnements sur la reconversion de certains métiers. Ce sujet existe mais il reste difficile d’en appréhender l’ampleur et la vitesse d’exécution. Pour autant, la majorité des grands groupes est confrontée à la question immédiate et urgente d’une montée en compétences incrémentale des métiers, estime-t-elle. C’est-à-dire la façon dont chaque direction s’imprègne du digital pour répondre aux enjeux business actuels. La fonction commerciale et de la relation client par exemple, sur laquelle on communique peu, est en pleine mutation. Même si elle fera toujours appel à 80 % aux mêmes compétences fondamentales, elle profitera des avancées technologiques, notamment dans le domaine de la data science, pour apporter des réponses plus pertinentes au client ».
Mission numérique des grands groupes
La mission, qui a déjà commencé ses travaux depuis le mois de mars, s’articule autour de 5 grands chantiers :
- Accompagner l’émergence d’un écosystème autour de la souveraineté des données au niveau européen
- Soutenir la transformation des compétences et des formations
- Simplifier et renforcer la collaboration entre startups et grands groupes
- Participer à la protection de la souveraineté en matière d’e-paiement
- Développer une stratégie commune sur l’intelligence artificielle
Auteur : Patricia Dreidemy