Dans la loi de programmation militaire 2020-2025, le ministère des Armées a fixé l’objectif de renforcer la cyberdéfense à Rennes Métropole. Dans une étude publiée jeudi sur son site Internet, l’Insee Bretagne précise que près de 1 800 personnes vont être recrutées, soit une hausse de 36 % en 7 ans.
Les recrutements à venir concerneront des personnels pour assurer les activités de soutien, mais “la grande majorité des postes est orientée vers la cyberdéfense“, indique dans son étude l’Institut national des statistiques et des études économiques. Et ils s’adresseront en majorité aux cadres, environ 70 %, alors que les profils recherchés demandent souvent une qualification élevée (ingénieur cybersécurité, auditeur système d’information, ingénieur en intelligence artificielle, etc.).
3 800 postes civils et militaires sur les sites de Saint-Jacques-de-la-Lande et de Bruz
Les effectifs des sites de Saint-Jacques-de-la-Lande et de Bruz, où se trouve la Direction Générale de l’Armement Maîtrise de l’Information (DGA MI), devraient ainsi atteindre jusqu’à 3 800 agents d’ici à 2025, ce qui correspond à une augmentation moyenne de 250 personnes par an. A Bruz, l’insee indique que “plus de 90 % des postes seront occupés par du personnel civil“. Le site de Saint-Jacques-de-la-Lande mobilise, quant à lui, plus de militaires, qui représentent trois quarts des nouveaux postes : postes de cybercombattants et au commandement de la cyberdéfense, ComCyber, dans les locaux inaugurés en octobre 2019.
Des recrutements en partie sur place
L’insee rappelle que la Bretagne dispose de plus de 46 600 emplois dans le numérique, et que 130 entreprises totalisant près de 8 000 emplois se développent et investissent dans les domaines de la cybersécurité en Bretagne. Les grands groupes comme Orange, Thales ou Airbus CyberSecurity côtoient des startups et PME spécialisées. L’Institut rappelle également la présence de nombreux chercheurs et d’étudiants – au nombre de 2 000 – qui suivent des cursus et master en cybersécurité dans les grandes écoles d’ingénieurs et d’universités de la région. Pour l’Insee Bretagne, le recrutement des personnels de l’armée peut donc “se réaliser en partie sur le bassin rennais, voire dans la région“, tout en commentant que cela peut “engendrer des tensions du fait d’une concurrence possible entre les grands groupes et les PME, mais également créer une dynamique de la filière.“