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La croissance du secteur numérique revue à la baisse, selon son syndicat

Le secteur numérique entre dans “une phase de stabilisation“, annonce Numeum, le 1er syndicat des entreprises du numérique en France, avec une croissance revue à la baisse, selon l’étude semestrielle menée avec PAC. Elle est estimée à 3,5 % pour 2024 au lieu des 5,8 % prévues en juillet dernier, a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse. La faute aux “incertitudes politiques et économiques.

Les évolutions sont contrastées selon les segments de marché. Bien que tous les métiers bénéficient d’un chiffre d’affaires en hausse, les activités de  services sont particulièrement impactées par le ralentissement de la croissance :

· Croissance estimée 2024 pour les éditeurs de logiciels et plateformes cloud : 8,2%
· Croissance estimée 2024 pour les entreprises de services du numérique (ESN) : 0,7%
· Croissance estimée 2024 pour les activités de conseil en technologies (ICT) : 1%

La taille du marché du numérique est ainsi évaluée à 69,4 milliards d’euros : 39 % du marché pour les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud avec 26,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 50 % du marché pour les ESN avec 34,5 milliards d’euros et enfin 11% pour les activités d’ingénierie et conseil en technologie avec 7,9 milliards d’euros.

Une politique en faveur des investissements

Pour 2025, Numeum et PAC invitent à la prudence et prévoient une croissance de 4,1% pour le marché numérique, sans rebond significatif à court terme. « Le manque d’investissement technologique des différents secteurs économiques que constate en 2024 le secteur du numérique est un mauvais signal pour la compétitivité future des entreprises françaises. Une accélération de l’adoption des technologies émergentes comme l’IA générative tout comme celle des solutions pour la transition écologique et climatique seront déterminantes pour surmonter les défis à venir et saisir les opportunités d’un marché en pleine mutation », a expliqué Véronique Torner, présidente de Numeum.

Les principaux leviers qui stimulent la croissance

Cinq tendances majeures continuent de dynamiser l’économie et portent le secteur numérique en France, agissant comme des moteurs de croissance.

· Le cloud (un marché de 20,1 milliards d’euros avec 27% de croissance en 2024) : les clouds verticalisés, la collaboration globalisée, la généralisation des approches containers, modernisation et transformation apps/infra…

· La sécurité (un marché de 4,6 milliards d’euros avec 11,9% de croissance en 2024) : une croissance des investissements et de l’externalisation pour parer à la recrudescence des risques, des réglementations, des attaques…

· Le Big Data (un marché de 3,6 milliards d’euros avec 15,7% de croissance en 2024) : la collecte et l’usage de la donnée deviennent essentiels pour faire évoluer les business models, développer de nouveaux services, optimiser les opérations…

· Les services IA (un marché de 1,8 milliards d’euros avec 5% de croissance en 2024) : le sujet n’est pas nouveau mais les nouvelles technologies permettent de le démocratiser et de l’accélérer.

· Les services numérique responsable (un marché de 0,9 milliards d’euros avec 27% de croissance en 2024) : beaucoup d’entreprises, d’organisations et de gouvernements ont pris des engagements sur ce sujet. Le numérique sera central pour atteindre ces objectifs.

 

Le potentiel de l’IA générative

L’IA générative a connu une adoption accélérée en 2024, avec des impacts significatifs sur les entreprises. Numeum chiffre que “76% des éditeurs et plateformes affirment avoir déjà mis en place ou prévoient d’utiliser l’IA générative pour leurs offres et solutions. Cette technologie a permis des gains de productivité notables : près de la moitié des entreprises (47%) ayant adopté l’IA générative rapportent une amélioration de la productivité de 5 à 10 %, tandis que 26 % prévoient des augmentations de 11% à 22%“.

Néanmoins, si l’IA générative s’impose comme un moteur d’innovation et d’efficacité, son adoption se heurte à plusieurs freins. “41% des entreprises peinent à quantifier les bénéfices de son usage, 39% ont du mal à trouver des cas d’usage à forte valeur ajoutée ou encore, 35% font face à une pénurie de talents qualifiés en IA générative. En outre, la question de la réglementation, notamment avec l’IA Act, représente un enjeu majeur : 45 % des entreprises déclarent avoir une connaissance limitée, voire inexistante, sur ce sujet.

Les éditeurs de logiciels doivent transformer en profondeur leurs solutions afin qu’elles proposent des agents IA autonomes, c’est-à-dire des agents capables d’orchestrer des services complexes en temps réels. “Cette évolution nécessite des investissements conséquents en recherche et développement qu’il est essentiel de soutenir par des dispositifs d’aide à l’innovation.

 

 

* PAC réalise pour Numeum chaque année deux éditions de cet observatoire, avec une web enquête auprès de plus de 300 fournisseurs de toutes tailles, représentatifs de l’écosystème du numérique ; une web enquête réalisée auprès de DSI issus de grandes et moyennes organisations. Les DSI interrogés sont issus de groupes d’envergure européenne ou internationale, employant plus de 500 personnes sur la France. Cette enquête est menée aussi auprès des membres du Cigref. Ces enquêtes sont complétées par des échanges entre PAC et les grands fournisseurs du marché tout au long de l’année. Les chiffres et analyses présentés sont tirés des entretiens réalisés par PAC auprès des acteurs du marché (éditeurs, ESN et ICT)