La Commission européenne a ouvert en novembre une enquête approfondie sur le projet de rachat du spécialiste britannique des microprocesseurs ARM par son grand concurrent américain Nvidia.
Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, a annoncé fin octobre 2021 l’ouverture d’une enquête approfondie sur le possible rachat d’ARM, un spécialiste britannique des microprocesseurs, par l’américain Nvidia. Cette enquête, est le prolongement de celle entamée cet été par l’organisme britannique de la concurrence (CMA). Il s’inquiétait déjà lui aussi des problèmes de concurrence que pourrait entraîner ce rachat d’ARM estimé à 40 milliards de dollars.
La Commission européenne estime aujourd’hui que cette acquisition pourrait avoir des effets négatifs sur les prix et la concurrence dans ce secteur. Elle pointe du doigt notamment le fait que l’accès aux brevets détenus par ARM pourrait être restreint pour les concurrents de Nvidia en cas de rachat par ce dernier. Ce qui ne ferait qu’aggraver la pénurie de composants et de processeurs qui impacte tous les secteurs industriels, dont l’informatique.
« Les semi-conducteurs sont partout dans les produits et appareils que nous utilisons au quotidien, ainsi que dans les infrastructures telles que les data centres » a expliqué Mme Vestager. Ses services se donnent jusqu’en mars 2022 pour rendre leur conclusions.
Annoncé en septembre 2020 par SoftBank, sa maison mère japonaise, le rachat d’ARM devait être bouclé d’ici… mars 2022, mais cela ne sera probablement pas le cas. En effet, les autorités réglementaires du monde entier, britannique et européenne notamment, n’ont pas encore donné leur feu vert.
D’autant que les Européens, à l’instar des Américains, sont tentés de vouloir réimplanter localement une partie de leurs productions de semi-conducteurs pour conserver une certaine « souveraineté numérique ».