Ces Awards ont été créé par le Club Bootstrap, qui rassemble des entrepreneurs faisant grandir leur entreprise sans aller chercher des financements externes. La remise des prix a eu lieu au théâtre de la Tour Eiffel le 6 décembre dernier. Solutions Numériques – Emplois Numériques y était.
En économie, le terme « bootstrap » décrit le processus d’auto-financement ou de démarrage d’une entreprise sans recourir à des fonds externes. « Créé il y a bientôt trois ans, le Club Bootstrap accompagne aujourd’hui une centaine d’entreteneurs qui ont choisi cette voie en mettant la liberté, l’indépendance et l’aventure humaine au coeur de leur action », a rappelé Matthieu Laulan, cofondateur du Club, en préambule de la remise des Awards. Parmi ces entrepreneurs, Matthieu Stefani de Cosavostra, Alexandre Bonetti de Simplebo, Alain Garnier de Jamespot, Leslie Garçon de Weem, Jean-Louis Bénard de Sociabble (ex Brainsonic), Gilles Satgé de Lucca, Garance Yverneau de Garance&moi et Jonathan Salmona de Shodo. Quand pour les premiers Bootstrap Awards en 2022, ils étaient 80 entrepreneurs présents, pour la deuxième édition, ce sont 300 participants qui se sont retrouvés cette année au théâtre de la Tour Eiffel.
La co-animatrice de la soirée, Clémence Rousseau-Dumarcet, cofondatrice de la startup Nutchel, a introduit la remise des prix par la lecture du manifeste du Club. « Nous sommes un collectif qui souhaite transformer la mesure du succès dans l’écosystème européen pour y intégrer l’impact sociétal et humain. Notre Club réunit aujourd’hui plus de cent entrepreneurs ambitieux, convaincus que la croissance est compatible avec leur quête de liberté, en étant rentable pour ne pas être dépendant d’actionnaires, et avec leur quête d’humanisme, en proposant un cadre de travail qui soit à la fois épanouissant et respectueux des individus et du collectif.
Nous voulons promouvoir une autre figure de l’entrepreneuriat, en opposition avec les codes parfois un peu caricaturaux de la Startup Nation
Nous voulons promouvoir une autre figure de l’entrepreneuriat, en opposition avec les codes parfois un peu caricaturaux de la “Startup Nation”. Notre Club s’inscrit dans un mouvement plus global de startups et de petites et moyennes entreprises qui refusent la perfusion financière extérieure et la croissance accélérée comme une fin en soi. Sans condamner la levée de fonds comme le mal absolu, le recours systématique à ce type de financement nous questionne. Notre souhait est de créer un groupe de dirigeants qui s’entraident et qui partagent autour de moments forts, – dîner, séminaire, masterclass -, pour être mieux armés face à leurs responsabilités ».
A la conquête de l’Everest
Dans cette deuxième édition des Awards, trente-cinq entrepreneurs étaient nommés pour sept catégories d’Awards et ce sont plus de 250 participants qui ont voté pour choisir les lauréats. L’Award du Meilleur Espoir a été décerné, à égalité, à deux entrepreneurs : Nora Barault de la société Pongo pour sa solution marketing qui comprend notamment un programme de fidélité simple et dématérialisé pour les commerçants ; Pablo Lafaurie (Lafaurie Paris), marque de vêtement durable pour homme, présente via des boutiques et une e-shop.
Alain Garnier de Jamespot a reçu l’Award de la plus belle longévité. Il est éditeur d’une plateforme collaborative SaaS. L’Award du Meilleur Saumon (ndlr : qui va à contre-sens ou s’oppose aux conventions établies) est revenu à Jean-Christophe Boulanger de Contexte. Son média d’information politique indépendant utilise la tech pour suivre, par l’intermédiaire d’alertes personnalisées, l’élaboration de la loi française en temps réel, grâce à l’outil « Scan », qui analyse en masse les données et les rend intelligibles et actionnables.
Garance Yverneau de Garance&Moi a été récompensée par l’Award de la boîte la plus engagée pour son cabinet dédié à la carrière des femmes. L’Award de la Conquête de l’Ouest, qui distingue une belle réussite à l’international, est revenu à Wilfried Granier de Superprof. Sa communauté de 26 millions de professeurs indépendants dans 50 pays, dispense des cours en présentiel (60%) ou « on line » dans quelque 2 500 matières à 38 millions d’élèves, dont 2 millions en Franc e. Les cours les plus demandés en France : maths, soutien scolaire, anglais, piano, coach sportif, guitare, yoga, espagnol, et l’été, natation.
La cérémonie s’est conclue par la remise des Awards de la Meilleure Bootstrappeuse et du Meilleur Bootstrappeur. Le premier a récompensé Caroline Pailloux, fondatrice d’Ignition Program, cabinet de recrutement et d’accompagnement RH, et cofondatrice du Club Bootstrap.
Laurent Lefebvre de HelloCSE a remporté le second. Sa solution SaaS à destination des comités sociaux et économiques (CSE) compte aujourd’hui plus de 2500 clients (soit plus de 400 000 utilisateurs).
Laurent Lefebvre est également lauréat de la promotion 2023 du French Tech 120 et a, à cet égard, raconté une petite anecdote. « à la cérémonie des FT120, mon associé et moi avons souhaité faire une photo avec le président de la République. J’arrive devant lui et je me présente comme une boîte Bootstrap. Il me regarde et il me dit : « Vous avez choisi la face nord de l’Everest ». Je ne le savais pas et je me suis renseigné, mais c’est la face la moins enneigée, donc celle où on accroche le moins et si on fait le moindre faux pas, on glisse. Et dans le Bootstrap, je pense qu’au moindre faux pas, on peut glisser. Donc fêter ses nouvelles victoires, c’est important ».
Patricia Dreidemy