Julie Huguet, fondatrice de Coworkees et patronne de la French Tech Alpes, succède à Clara Chappaz à la direction de la Mission French Tech. Son mandat s’annonce des plus chargés, sur fond de contexte économique difficile pour le numérique français.
C’est parti pour trois ans ! La Mission French Tech a une nouvelle directrice, Julie Huguet. Celle-ci succède à Clara Chappaz, désormais secrétaire d’Etat chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Julie Huguet n’est pas une inconnue de la French Tech. Entre 2020 et 2023, elle fut président de la French Tech Alpes.
« Si j’ai souhaité poursuivre mon engagement au niveau national, en dirigeant La French Tech, c’est parce que je suis moi-même convaincue et passionnée par la force de notre écosystème » écrit sur LinkedIn la principale intéressée. Entrepreneuse, cette Savoyarde a fondée Coworkees, une plateforme de recrutement d’indépendants, qu’elle a revendu à Freelance.com en 2021, chez qui elle a exercé jusqu’en 2023 la fonction de Chief People & Culture Officer.
Le numérique savoyard s’impose
« Je suis impatiente de collaborer avec les équipes de La French Tech et l’ensemble des Capitales et Communautés pour continuer de favoriser l’innovation et la croissance de nos entreprises technologiques » poursuit-elle. Et il y aura à faire : l’écosystème s’attend à une période difficile, pour ne pas dire de « vache maigre » à en croire un jeune entrepreneur du secteur de la cybersécurité.
En effet, malgré les PIA et autres grands programmes d’investissement, le nouveau gouvernement semble s’orienter vers une réduction des dépenses. Laquelle affecterait les jeunes pousses. Lors d’une table ronde organisée par WeTalk Agency, le député de Vendée Philippe Latombe prédisait des coupes à venir dans l’aide de l’Etat au numérique, notamment une baisse du CIR (Crédit d’Impôt Recherche). D’où le rattachement de la secrétaire d’Etat au Numérique au Ministère de l’Enseignement et de la Recherche, qui présente chaque année au Parlement l’utilisation du CIR par ses bénéficiaire.
Sauvegardes à répétition
En outre, le contexte économique n’est pas au beau fixe pour les startups. Le comité French Tech Finance Partners avait en avril dernier soulevé deux problématiques dans son rapport : le ralentissement des financements, en baisse de 37% sur un an et « le sous-financement des startups dans les phases dites late stage, empêchant celles-ci d’atteindre une taille suffisamment critique ». Le placement en procédure de sauvegarde d’Ynsect, fleuron de la French Tech figurant au Next40, n’est que le dernier exemple en date des difficultés rencontrées par le secteur.