(AFP) Le ministre britannique de l’Intérieur Sajid Javid a annoncé jeudi avoir certifié la demande d’extradition vers les Etats-Unis de Julian Assange, emprisonné à Londres et accusé d’espionnage par Washington.
Cette certification fait partie de la procédure, les Etats-Unis ayant formellement requis mardi l’extradition du fondateur de Wikileaks. Julian Assange est actuellement détenu dans la prison de Belmarsh (sud-est de Londres), après avoir été condamné le 1er mai par la justice britannique à une peine de 50 semaines de prison pour violation des conditions de sa liberté provisoire.
“Je suis ravi que la police ait finalement été capable de l’appréhender” le 11 avril dans l’ambassade d’Equateur, où il était réfugié depuis près de septans, a déclaré Sajid Javid sur la radio BBC4. “Il est aujourd’hui à juste titre derrière les barreaux parce qu’il a enfreint la loi britannique“, a-t-il ajouté. “Il y a une demande d’extradition américaine, qui sera devant les tribunaux demain, mais hier (…) je l’aisignée“. “Je veux que justice soit faite à chaque fois, et nous avons là une demande légitime d’extradition, donc je l’ai signée mais (…) c’est maintenant aux tribunaux de décider”, a-t-il encore dit. Il appartiendra toutefois au final au ministère de l’Intérieur d’appliquer ou pas la décision de justice. Une audience est prévue vendredi devant le tribunal londonien de Westminster, à laquelle l’accusé ne devrait pas être présent. S’il l’est, ce sera par visioconférence.
L’audience devrait surtout avoir trait à des éléments de procédure, avec le dépôt des preuves à l’appui de la demande américaine d’extradition, selon le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnsson.
Une confrontation dans plusieurs semaines… ou mois
Fin mai, la justice américaine a ajouté 17 chefs à l’acte d’inculpation de Julian Assange, dont la plupart portent sur des violations des loi anti-espionnage, ce qui a suscité les critiques des défenseurs de la liberté de la presse. La “première vraie confrontation des arguments“, entre la défense et les autorités américaines, aura lieu dans plusieurs semaines, voire plusieurs mois, a dit M. Hrafnsson. Les Etats-Unis reprochent à l’Australien d’avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250 000 câbles diplomatiques et d’environ 500 000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Ils l’accusent également d’avoir “comploté” avec l’ex-analyste militaire Chelsea Manning, à l’origine de cette fuite sans précédent.