Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust : « La souveraineté c’est aussi anticiper l’avenir »

Jean-Noël de Galzain, président d'Hexatrust à la 9e édition des Universités d'été

Deux fois plus d’inscrits, un nombre de partenaires bien élargi, la 9e édition des Universités d’été de l’alliance Hexatrust, qui s’est déroulée le 19 septembre, a été un franc succès. Jean-Noël de Galzain, président de cette alliance, s’en réjouit.

Hexatrust est passé de 10 à 110 membres en 10 ans, se réjouit Jean-Noël de Galzain, président de cette alliance qui réunit des spécialistes français de la cybersécurité et du Cloud de confiance. Alors que le groupement organisait sa 9e édition de ses Universités d’été au CentQuatre à Paris, Jean-Noël  Galzain se souvient de la première : « On était à l’Ecole de l’Intelligence Economique à Versailles, dans une salle de classe, sur l’estrade. Et j’attendais Guillaume Poupard (NDLR : ancien directeur de l’ANSSI). Nous étions 20 ou 30, alors que nous serons aux alentours de 1 000 aujourd’hui. Un vrai saut quantique ! »

Les partenaires d’Hexatrust au CentQuatre à Paris le 19 septembre lors des Universités d’été.

Des personnalités qui comptent au rendez-vous

Il faut dire que l’événement a réuni des personnalités importantes : Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique. Vincent Strubel, directeur général de l’ANSSI ; Yann Bonnet, directeur général délégué Campus Cyber ; Marc Darmon, président CSF ; Michel Paulin, président du projet de CSF du Numérique de Confiance ou encore Florent Kirchner, coordinateur de la stratégie nationale pour la cybersécurité, sans oublier Max Schrems, avocat autrichien, cofondateur de l’association NOYB,

Rappelons que ce militant pour la protection des données privées obtient en 2015 l’invalidation, par la Cour de justice de l’Union européenne, du Safe Harbor, l’accord qui encadrait le transfert des données des internautes européens vers les États-Unis et leur utilisation par de nombreuses entreprises américaines, puis en 2020, l’invalidation du Privacy Shield. « Je tenais à la venue de Max Schrems. Nous sommes partis en vacances avec un nouvel accord transatlantique de transfert des données, avec la nomination de l’américaine de Fiona Scott Morton au poste d’économiste en chef de la Commission pour la concurrence (ndlr : ce service est chargé de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l’UE et d’enquêter notamment sur les abus des géants du numérique) avant qu’elle démissionne. Il fallait donner tout de suite le ton. J’ai le sentiment que le sens de l’histoire est d’innover dans le numérique, avec un numérique plus responsable et plus durable, avec une reprise en main des données, alors que l’on parle de plus en plus d’intelligence artificielle. Si, aujourd’hui, on ne se soucie pas suffisamment des équipements et des services numériques que l’on utilise, on gère le court terme et l’on se prépare à un problème à moyen ou long terme. La souveraineté, c’est aussi anticiper l’avenir. Aurons-nous un troisième procès mené par Max Schrems ? Il a dit qu’il y allait. 

De gauche à droite : Dorothée Decrop, déléguée générale d’Hexatrust, Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust, Max Schrems, avocat et fondateur de Noyb Jean-Noël Barrot, ministre edélégué chargé du Numérique et des Télécommunications, Marc Darmon, président du CSF industrie de sécurité et Michel Paulin, président du CSF numérique de confiance. Photo Hexatrust

Faire grandir l’industrie cyber française

Jean-Noël de Galzain se félicite aussi d’avoir réuni les deux patrons de filière, Marc Darmon et Michel Paulin, « car nous allons travailler ensemble dans les années qui viennent, jusqu’en 2026. Le Ministre a donné le ton. Cela fait du bien d’avoir un Ministre aux côtés des entrepreneurs, qui souhaite nous aider, apporter des solutions, chercher des utilisateurs et porter un discours de souveraineté. »

« Pour faire grandir notre industrie, nous avons besoin de commandes publiques et de la demande« , souligne le président d’Hexatrust, évoquant des entreprises comme Vade Secure, Oodrive ou la sienne (Wallix) en train de « devenir des ETI industrielles », et qui vont « avoir besoin de fonds pour faire du build-up (ndlr : acquisitions externes)« . Il parle ensuite d’une génération d’entreprises qui ont levé 20, 30 ou 40 millions d’euros récemment et pour lesquelles il faut préparer les tours suivants, avec des fonds d’investissement… Il reste encore du chemin à parcourir pour les entreprises françaises de la cyber et du Cloud de confiance pour se faire une place de choix en France, en Europe, voire à l’international.