Le nouveau livre du Cefcys (CErcle des Femmes de la CYberSécurité) « Je suis une femme, et je travaille dans la cybersécurité » dresse le portrait de 65 cyberwomen. Lors de la soirée de lancement de l’ouvrage, lundi 18 septembre, la communauté du Cefcys a pu écouter les témoignages d’une dizaine de ces femmes de la cyber. Solutions Numériques y était.
Quand le premier livre du Cefcys, « Je ne porte pas de sweat à capuche, pourtant je travaille dans la cybersécurité », publié en janvier 2020, se présentait davantage comme un guide de la cybersécurité et de ses formations avec 23 témoignages de cyberwomen, le nouvel ouvrage se concentre pour près des deux tiers sur les belles histoires de femmes ayant embrassé une carrière dans la cyber, toujours avec la même vocation : celle de mettre en avant des rôles modèles afin d’attirer des talents féminins dans une filière en manque de candidat(e)s.
« Pourquoi 65 portraits ? Parce que c’est cette année là que le Parlement a voté une loi accordant aux femmes le droit d’ouvrir un compte en banque et de travailler sans le consentement de leur mari », confie à Solutions Numériques Nacira Salvan, présidente et fondatrice du Cefcys, cheffe de la Mission PSSI au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, docteure en informatique et experte en cybersécurité depuis plus de 25 ans .
Lucie, RSSI à 25 ans
C’est à partir des réponses à un questionnaire envoyé par Nacira Salvan aux femmes membres du Cefcys que l’auteur du recueil, Victor Valjean, a rédigé les portraits. Outre les témoignages des cyberwomen, l’ouvrage, publié aux éditions e-teque, offre un voyage dans le temps entre le XVIème et le XXème siècle auprès de femmes de science qui ont changé la face du monde. « Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 14 % des effectifs de la cyber et avec ces 65 portraits, nous avons voulu mettre en lumière des femmes œuvrant dans les métiers de la cyber qui sont très divers. Ils ne sont pas uniquement techniques – et même les métiers techniques, les femmes sont capables de les assurer – mais également juridiques ou encore du domaine de la gouvernance et ils sont tous ouverts aux femmes, donc il n’y a plus qu’à y aller », affirme la présidente du Cefcys.
Preuve s’il en faut, l’histoire de Lucie Poiraud, devenue RSSI du groupe Atlantic à l’âge de 25 ans. En 2014, elle est en train de préparer un baccalauréat Sciences et Technologies de la Santé et du Social au lycée la Baugerie à Saint-Sébastien-sur-Loire. « Ma mère m’a un jour fait remarquer que j’avais davantage le profil pour travailler dans l’informatique que dans l’éducation à l’enfance », raconte-t-elle. Son bac en poche, Lucie Poiraud se lance alors dans des études à l’ENI Ecole Informatique puis à l’IMIE (école de la filière numérique). En septembre 2016, elle commence chez le groupe Atlantic un contrat d’alternance d’administratrice Systèmes, Réseaux, puis Sécurité. Le groupe l’engage en tant qu’ingénieure Systèmes, Réseaux et Sécurité en novembre 2019. Et c’est une cyber attaque, menée contre Atlantic voilà deux ans et demi, qui va la propulser au rang de RSSI. « J’ai saisi l’opportunité de l’ouverture de ce poste de RSSI. Et j’ai toujours bénéficié du soutien du DSI de groupe », souligne celle dont la ténacité a été l’une des qualités qui l’ont menées à la réussite.
Le prochain livre du Cefcys sera consacré aux lauréates de la 4ème édition des Trophées Européens de la Femme Cyber, dont la cérémonie de remise des prix aura lieu le 13 décembre prochain à la salle Gaveau. Les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes sur le site du Cefcys.
Patricia Dreidemy
