L’éditeur français Jamespot, spécialisé dans les solutions collaboratives, a lancé récemment Jamespotland, un métavers 2D à destination des entreprises afin d’offrir une nouvelle expérience de collaboration virtuelle en temps réel à l’heure du travail hybride. Entretien acec Alain Garnier, PDG de Jamespot.
Comment avez-vous créé Jamespotland ?
Alain Garnier, PDG de Jamespot : Tout est parti des confinements, avec l’enchaînement épuisant de visioconférences qu’ils ont engendré. Nous avons cherché une solution d’abord pour notre entreprise. Nous avons créé un métavers 2D, avec des bureaux virtuels où des avatars se promènent. Des visios se déclenchent instantanément quand des personnes se rencontrent, ou quand un rendez-vous est prévu dans une salle. Cela permet à la fois de se sentir ensemble, de voir si ses collègues sont disponibles pour échanger. Finie l’attente angoissante en début de visio, en se demandant ce que font vos interlocuteurs !
On l’a ensuite développé pour le commercialiser. Cette année, le Jamespot day en juin nous a permis d’avoir pas mal de beta testeurs qui ont disposé d’une carte en 2 dimensions gratuite.
Quels sont les usages ?
Il y a deux usages principaux :
– la collaboration au quotidien ;
– l’organisation d’événements dans un monde virtuel : notre événement Jamespot Summit le 24 novembre a réuni 250 personnes en simultané dans Jamespotland, couplé à une table ronde en live diffusée l’après-midi. Le sommet a fait des convertis parmi nos clients Jamespot, notamment une ESN qui veut faire un événement surprise pour ses collaborateurs.
Nous envisageons également la mise en œuvre du processus de recrutement, même si nous ne l’avons pas encore testé.
Jamespotland, métavers français conçu par et pour les professionnels, peut être couplé à d’autres solutions collaboratives, comme le chat, l’Intranet…
Quels sont les objectifs ?
Jamespotland recrée du lien et de l’attention dans la communication instantanée. Avec le travail hybride, nous sommes souvent dans des endroits différents, ce qui crée un sentiment d’isolement. Cela permet de redonner la part belle au collectif et d’engager ses collaborateurs à travers des échanges informels et des réunions dynamiques. C’est par exemple top pour intégrer un nouveau collaborateur à distance dans une équipe.
Pourquoi des mondes en 2D et pas en 3D ?
La 2D est à la fois sympathique, ludique et simple. C’est à la fois un arbitrage technique au niveau des coûts et de la puissance machine nécessaire, et un arbitrage culturel. Le métavers 3D fait peur aux personnes qui ne sont pas des gamers. Et les gamers sont déçus de la qualité des métavers et avatars 3D. La 3D, ce sera pour demain, quand le coût sera acceptable et que plus de monde y sera acculturé.
« Jamespotland recrée du lien et de l’attention dans la communication instantanée. »
Comment se passe le lancement ?
D’ici Noël, nous allons offrir la possibilité d’acheter en ligne 8 cartes différentes pour se lancer. Il peut y avoir jusqu’à une centaine de personnes par carte, au-delà il faut organiser les espaces. Nous pouvons fabriquer des cartes personnalisées pour les clients qui le souhaitent, de différentes tailles.
Pendant cette phase de lancement, nous avons des entreprises qui souhaitent expérimenter le métavers, des PME aux grands groupes. Un cabinet d’audit est intéressé car ses jeunes collaborateurs se sentent seuls en télétravail. Une banque envisage d’y organiser des rencontres entre directeurs. Deux ETI portent leur intérêt sur la collaboration au quotidien.
Fin 2023, nous visons une centaine de clients. Notre concurrent pour un environnement immersif en 2D est le californien Gather.town, qui est plus axé sur le retrogaming.