Le contexte continue d’être parfois tendu entre l’éditeur SAP et ses clients, particulièrement en ce qui concerne le modèle de licences et les accès indirects. Et Gianmaria Perancin aimerait que ça bouge plus vite ! Le voilà donc reparti avec son bâton de pèlerin, alors qu’il vient d’être réélu à la tête de l’association des utilisateurs francophones des solutions SAP.
Gianmaria Perancin conjugue cette fonction avec celle de président du SUGEN, le réseau international des 21 associations d’utilisateurs SAP les plus importantes au monde. Evoquant le nombre toujours important de réunions de commissions et groupes de travail de l’association en 2018, Gianmaria Perancin se félicite : “Nous sommes toujours porteurs de messages importants » et confortés “dans notre rôle d’influenceur ». “Les utilisateurs ont besoin de nous ».
Le président souhaite de plus en plus ancrer l’USF dans une ambition internationale. C’est ainsi que l’USF a fait en 2018 un voyage à Walldorf, le siège allemand de SAP, avec les présidents de commissions de 6 autres clubs européens, rappelle le président. Un travail dorénavant plus “en synergie » avec les homologues de l’USF, sur des thématiques communes. Ancrer l’USF dans une démarche internationale permet une influence plus grande sur les “lignes politiques et décisionnaires” qui sont prises à Walldorf, soutient Gianmaria Perancin. “Nous avons deux rôles d’influence, celui commercial propre à la France, géré avec Gérald Karsenti [NDLR : le directeur général de SAP France], et un autre géré à Walldorf sur le licensing, la localisation ou la roadmap produits », précise-t-il. Avec ses homologues allemand et américain, le club français porte aujourd’hui cette démarche auprès de SAP, souligne Gianmaria Perancin, alors qu’il évoque le “digital access” et le travail qu’il a réalisé l’an dernier pour influencer le modèle avant sa sortie pour le grand public. Mais c’est bien au niveau européen, hors Allemagne, que les positions communes sont “les plus affirmées » , les américains étant plus “nuancés », davantage dans une démarche d’information de leurs utilisateurs, l’Angleterre et les Pays-Bas partageant eux avec la France le plus de “demandes ».
Les priorités 2019 : influence renforcée sur SAP et transformation digitale
L’USF vient de lancer officiellement le nouveau RSE de la communauté USF, censé l’aider “à mieux prendre en compte les besoins des adhérents, faciliter l’expression d’idées, les partages d’expériences, remonter les problèmes en respectant l’anonymat ». Autant de tendances dont, in fine, informer SAP. “Ce réseau est aussi une base documentaire d’expertises, avec un moteur de recherche par mots-clés bien plus performant que le précédent, pour renforcer l’échange et l’entraide entre membres ». Alors que l’USF, en 30 ans d’existence, a changé, l’association a lancé d’ailleurs une grande enquête sur son positionnement auprès des adhérents. Elle se tiendra jusqu’à début mai, précise le responsable, qui insiste sur la volonté de l’USF de “comprendre leurs nouvelles attentes ».
Pour 2019, l’association compte augmenter son nombre d’adhérents francophones – l’USF en compte actuellement 3 300 environ -, pour renforcer sa légitimité auprès de SAP et de son écosystème “tant sur les sujets technologiques comme SAP S/4 Hana que commerciaux sur l’audit de licence notamment ». La Suisse romande est un axe de renforcement, comme les PME et les ETI, et les synergies avec d’autres acteurs à l’instar du Cigref “qui a les capacités d’atteindre le plus haut nvieau de la République française que nous n’avons pas ». Dans la ligne de lire, un rayonnement international accru, dans la continuité de ce que le président a entamé, via le Sugen en particulier, et une meilleure collaboration avec les confrères de l’Europe du Nord. Avec les Britanniques et les Hollandais, l’USF veut former “un groupe de trois » pour travailler “en bonne intelligence », alors qu’ils représentent les trois marchés de SAP les plus importants après l’Allemagne. Un groupe pour lequel il est plus facile “d’accorder ses violons » qu’au SUGEN qui, avec ces 21 groupes, est “très fédératif » et “consensuel ».
Un ensemble d’actions qu’il faut comprendre comme la multiplication des niveaux de discussion avec Walldorf. Un effet cisaille, somme toute, pour mieux faire passer les messages et accentuer la pression. “Les sujets restent trop longtemps sur la table sans être résolus ». Et la patience de Gianmaria Perancin a des limites.