Alors que l’Arcep et l’ANFR pourraient libérer trois bandes de fréquences supplémentaires dédiées à l’Internet des Objets suite à une consultation publique des opérateurs, constructeurs et associations professionnelles sur le sujet, Huawei présentait son réseau NB-IoT à son Huawei Connect Paris qui s’est tenu au Palais Brongniard.
Opérateurs et constructeurs se préparent à la déferlante des objets connectés. Trois nouvelles sous-bandes de fréquences, en dessous de 1 GHz, pourraient être libérées pour l’Internet des Objets : 862-870 MHz, 870-876 MhHz et 915-921 MHz, peut-on lire dans la synthèse de la consultation publique « Nouvelles opportunités pour l’utilisation des bandes 862 – 870 MHz, 870 – 876 MHz et 915 – 921 MHz » lancée par l’Arcep et l’ANFR. L’objectif de cette consultation auprès des opérateurs, constructeurs et associations professionnelles est d’abord d’identifier les besoins dans ces trois bandes, en particulier dans le contexte du développement de l’internet des objets. Il est ensuite d’orienter les travaux nationaux et européens en cours pour faciliter le développement de l’internet des objets et soutenir les entreprises innovantes françaises de ce secteur.
Nokia, SNCF, EDF, Orange, SFR, Bouygues Telecom, Iliad, les réseaux IoT Sigfox et LoRa, entre autres, ont fait partie des 33 contributeurs. Parmi ces derniers, on remarque aussi le chinois Huawei, investi depuis quelques années sur le sujet, avec son NB-IoT (NB pour Narrow Band), un concurrent des réseaux LoRa et Sigfox. Il a été normalisé par le consortium de normalisation des technologies de réseaux mobiles 3GPP au mois de juin dernier.
Des solutions de bout en bout
Puces, modules, terminaux, plateformes de gestion des services… le Chinois propose des solutions de bout en bout. A l’occasion de son Huawei Connect Paris, deux journées consacrées à son écosystème et partenaires se déroulant à la Bourse de Paris, il mettait en avant différents cas d’usages possibles de son NB-IoT: de la télérelève des compteurs d’eau à la géolocalisation de son animal favori, en passant par les smart cities et l’automatisation de l’industrie.
Julien Grivolas, directeur WEU Wireless Business Analysis, Strategy & Business Development Wireless Network Product Line, qui répond directement au Chief Strategy Officer en Chine, nous explique lors de ce salon que son réseau NB-IoT se différencie des concurrents par son positionnement sur un spectre de fréquences licenciées [NDLR : LoRa et Sigfox utilisent des fréquences libres], autorisant “une grande qualité de services“. Il met aussi en avant la sécurité ou encore la “réutilisation possible des stations de base existantes des opérateurs, ce qui accélère le déploiement“. Autres atouts : une bande étroite de 180 kHz et un débit de transmission des données de 250 Kbits/s, suffisant pour la plupart des applications, ce qui réduit la consommation de courant et les coûts. Si la phase de commercialisation n’est pas encore lancée, elle devrait avoir lieu cette fin d’année. En 2017, Vodafone devrait d’ailleurs lancer son réseau commercial pour l’IoT en partenariat avec Huawei.
Rappelons que Huawei a racheté en 2014 la start-up britannique Neul pour 25 millions de dollars, ce qui lui a permis d’acquérir une technologie de connectivité des objets BtoB. Huawei est un géant qui investit environ 14 % de ses revenus globaux (60 milliards de dollars) dans la recherche et développement. Sur ces 180 000 employés, 70 000 environ se consacrent à la R & D partout dans le monde. En France le groupe a ouvert 4 centres de recherche, dont 1 dédié à l’IoT à Boulogne-Billancourt. En Europe, on compte 16 centres.