Le Kremlin a qualifié ce jeudi 14 septembre de “concurrence déloyale” la décision de Washington d’interdire aux agences fédérales américains l’usage des logiciels de la société russe Kaspersky Labs, spécialisée dans la sécurité informatique.
“Bien sûr, ces actes relèvent de la concurrence déloyale et de la violation de toutes les normes du commerce international“, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Invoquant des liens supposés avec les services de renseignement russes, la ministre de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke, a donné l’ordre à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller d’ici 90 jours tous les logiciels antivirus de Kaspersky Labs des ordinateurs du gouvernement et des agences fédérales. Mardi, le bureau chargé des achats du gouvernement fédéral américain (GSA) avait déjà retiré Kaspersky Labs de la liste de ses vendeurs agréés.
Une atteinte aux positions de sociétés russes
Cette décision “vise certainement à porter atteinte aux positions de sociétés russes compétitives sur la scène internationale, dans ce cas précis celles du laboratoire Kaspersky“, a assuré M. Peskov. La Russie “regrette” cette interdiction et continuera à “protéger les intérêts et soutenir ces sociétés”, a-t-il souligné. “De façon générale, cela jette une ombre sur l’image de nos collègues
américains comme partenaires fiables“, a ajouté le porte-parole du Kremlin.
Kaspersky Labs, qui produit des logiciels antivirus très populaires et réalise 85% de ses ventes à l’export, a de son côté nié tout lien avec les autorités russes, affirmant être “injustement accusée sans preuve concrète pour étayer ces fausses allégations“. Eugene Kaspersky indique sur son compte Twitter être l’otage d’un conflit géopolitique .
Politics don’t need truth; blame assigned by default. Businesses become hostages of evolving geopolitical tensions ⇒ https://t.co/I8dlBFShTX pic.twitter.com/duSYYIrtV4
— Eugene Kaspersky (@e_kaspersky) 14 septembre 2017
Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont au plus bas depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de contentieux en Ukraine, en Syrie et d’accusations d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine, notamment via le piratage informatique ayant visé Hillary Clinton et le parti démocrate.
Auteur : La Rédaction avec AFP