Accueil Business Intel met ses projets européens en pause

Intel met ses projets européens en pause

La situation est délicate pour le fondeur, qui creuse ses pertes. En conséquence de quoi il a annoncé plus tôt cette semaine reporter de deux ans ses projets d’usines en Allemagne et en Pologne.

Le retour à la tête d’Intel de Pat Gelsinger n’a pas permis au vieux géant des semi-conducteurs de redresser la barre. Et c’est en Europe que les effets des déboires du fondeur se font sentir. En effet, après avoir gelé ses projets de sites en France et en Italie, l’entreprise a annoncé plus tôt cette semaine le report de la construction de ses usines en Allemagne et en Pologne. 

Pour l’Allemagne, c’est une douche froide. L’Etat s’était engagé à hauteur de 10 milliards d’euros de subventions dans ce qui doit être la “plus grande usine de production de puces d’Europe”. Le coût total du projet sis à Magdebourg s’élevait à 30 milliards d’euros. La classe politique allemande, Olaf Scholz en tête, a fait part de ses regrets. Du côté de Wroclaw, ville du sud-ouest de la Pologne, là encore deux ans de report : Intel avait promis d’investir 4,1 milliards d’euros sur ce site qui représentait 2000 emplois. 

1,6 milliard de dollars de pertes nettes

Le fondeur justifie l’arrêt de ces chantiers par l’évolution de la demande et sa volonté de ralentir ses investissements pour plus de “flexibilité” et “d’efficacité”. Car la situation financière va de mal en pis pour Intel : en août, l’entreprise a annoncé 1,6 milliard de dollars de pertes nettes pour son deuxième trimestre 2024, contre un bénéfice de 1,5 milliard l’année précédente.

L’activité Foundry, la production de puces pour le compte d’autres sociétés, sur laquelle Pat Gelsinger fondait de grands espoirs lors de sa prise de fonction, est elle aussi largement déficitaire. Tant et si bien que le fondeur envisage d’en faire une filiale indépendante. 

S’y ajoute un plan de réduction des dépenses, à hauteur de 10 milliards de dollars, incarnés par un vaste plan social annoncé le mois dernier, avec la suppression de 15% de ses effectifs, soit environ 18 000 postes, ainsi que le non-versement de dividendes cette année.