La profession d’ingénieur informatique continuera à séduire les jeunes et les actifs qui souhaitent se reconvertir, tout en présentant des difficultés de recrutement. Etre diplômé du supérieur reste une protection de choix contre le chômage.
En France, les métiers les plus qualifiés de services aux entreprises seront en forte croissance. C’est en particulier le cas des ingénieurs informatiques, avance =l’étude prospective « Les Métiers en 2030 » de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et France Stratégie. Cette profession plutôt jeune conjugue un fort dynamisme de l’emploi et de faibles départs en fin de carrière. Elle bénéficie d’une trajectoire ascendante, même en période de crise, du fait de la transformation numérique de l’économie. La trace qu’a laissée la crise liée au Covid-19 avantage fortement les secteurs de la santé et du numérique, soulignent les auteurs de l’étude. Les tendances d’attractivité et de tension que les recruteurs constatent aujourd’hui sur ce segment du marché de l’emploi devraient se poursuivre.
Il y aura sur la période 2019-2030 115 000 créations nettes d’emplois d’ingénieur informatique pour 75 000 remplacements de personnes partant à la retraite : les créations nettes d’emplois représentent 60 % des 190 000 postes à pourvoir, à la différence de nombreuses professions où la majorité des postes à pourvoir provient des départs à la retraite.
75 % des besoins en recrutement comblés par les jeunes diplômés
De plus, les ingénieurs de l’informatique devraient accueillir 120 000 diplômés du supérieur en plus d’ici à 2030. Ces derniers formeraient alors 96 % des effectifs de la profession (contre 94 % en 2019). Les jeunes débutants devraient combler plus des trois quarts des besoins de recrutement.
La pénurie d’ingénieurs informatiques se poursuivra
L’ingénieur informatique fait ainsi partie des métiers dits attractifs et relativement jeunes qui cumulent des départs à la retraite moins élevés que la moyenne et des jeunes débutants nombreux. Il attire aussi les actifs qui souhaitent se reconvertir.
La DARES et France Stratégie prévoient un maintien, voire une augmentation des difficultés de recrutement d’ici à 2030 dans ce métier. Dans certaines professions techniques, qui requièrent une formation spécifique, comme celui-ci, renforcer l’attractivité des filières de formation initiale et continue pourrait contribuer à limiter les difficultés.
Christine Calais
