L’État doit utiliser le plan de relance de ‘économie post-coronavirus pour accélérer le déploiement de la carte d’identité numérique, ont estimé mercredi les parlementaires de la mission d’information sur l’identité numérique.
“La France est en retard par rapport à ses voisins européens. Dans un cadre de relance de l’économie par le numérique, c’est important de déployer rapidement une solution d’identité numérique régalienne en France“, a déclaré à l’AFP la députée Christine Hennion (LREM, Hauts-de-Seine), rapporteur de la mission avec Jean-Michel Mis (LREM, Loire).
La carte d’identité numérique doit commencer à être déployée à partir de l’été 2021. La mission parlementaire recommande de privilégier “une cible inférieure à dix ans (quatre à cinq ans au maximum)” pour son déploiement.
La carte d’identité numérique comportera des éléments biométriques, comme le passeport.
Elle pourra servir de support pour accéder à des services publics ou privés exigeant une identification robuste: ouvrir un compte en banque, inscrire ses enfants à la crèche, percevoir des allocations…
L’Etat, garant de l’identité
Pour l’État, l’enjeu est notamment d’éviter d’être dépossédé dans le monde numérique du rôle de garant de l’identité qu’il joue dans le monde physique. Aujourd’hui, les Gafam par exemple proposent déjà aujourd’hui aux internautes d’utiliser leurs identifiants pour avoir accès à des services.
S’agissant de cette identité en ligne “régalienne”, la mission parlementaire recommande toutefois que des opérateurs privés de services d’identification puissent venir s’appuyer dessus. Il faut “définir un modèle économique de l’identité numérique favorisant l’apparition d’offres de fournisseurs d’identité privés, afin de donner le choix aux citoyens dans ce domaine“, recommande la mission parlementaire.
Pour rappel, en février, le directeur général de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) Jérôme Létier, lors d’une audition à l’Assemblée nationale indiquait espérer mettre en service en 2020 son service d’identité sur internet. “Nous espérons une mise en service en 2020” mais Alicem “n’est pas une fin en soi“, avait alors expliqué M. Létier devant la mission d’information sur l’identité numérique. Alicem est plutôt un “prototype“, appelé à s’inscrire dans un système d’identité numérique plus large, dont elle ne serait qu’une des variantes, avait-il expliqué.
Alicem (Authentification en ligne certifiée sur mobile) doit permettre aux Français détenteurs d’un passeport biométrique de s’identifier avec une sécurité élevée sur Internet.
Mais le système est contesté par les défenseurs de la vie privée, car pour en bénéficier, il faut passer par une étape de reconnaissance faciale.
L’Alliance pour la confiance numérique qui rassemble les industriels du secteur (Ariadnext, Idemia, InGroupe – ex Imprimerie Nationale -, Thales…) a salué mercredi “la prise de conscience du retard français” dans le domaine. “L’identité numérique est la brique de base de la confiance numérique, nécessaire à la transformation de l’action publique et au renforcement de la souveraineté numérique nationale”, a-t-elle indiqué.
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Auteur : La Rédaction avec AFP