(AFP) – Le gouvernement français rendra à partir de la mi-février ses premières décisions sur le choix d’équipementiers 5G et notamment sur Huawei, a indiqué vendredi Guillaume Poupard, le directeur général de l’agence publique gardienne de la sécurité informatique francaise, l’Anssi.
“A partir du 10 février, le Premier ministre commencera à donner soit des autorisations, soit des refus” sur telle ou telle demande d’équipements 5G par
les opérateurs, a indiqué Guillaume Poupard à la presse, en marge d’une cérémonie des voeux de l’Anssi. “Il y aura des autorisations, il y aura probablement des refus aussi”, a-t-il dit, refusant d’en dévoiler davantage.
Seuls trois équipementiers télécoms, les Européens Nokia et Ericsson et le Chinois Huawei, sont capables de fournir les équipements pour les futurs réseaux 5G, le futur système de télécommunications mobile.
Les Etats-Unis font pression sur leurs alliés pour qu’ils bannissent le constructeur chinois pour des raisons de sécurité, invoquant la proximité entre le constructeur et le gouvernement chinois.
Pour la France, “la bonne analyse c’est de se dire quels sont les risques, finement, en fonction de la localisation” des équipements concernés, “de leur usage“, a expliqué M. Poupard. “Ça ne peut pas être de dire “il y a des méchants et des gentils” (…), c’est une mauvaise analyse vers laquelle nous poussent certains de nos alliés outre-Atlantique, mais ce n’est pas bonne analyse“, a-t-il ajouté. “Il y a un jeu géopolitique, un conflit économique entre les Etats-Unis et
la Chine“, a-t-il encore estimé. Lire notre article Sécurité 5G, le patron de l’ANSSI ni angélique ni manichéen
“Notre ambition est de ne pas être spectateur victime de ces conflits mais bien de garder notre souveraineté et notre capacité de décision, et la 5G n’est qu’un sujet“, a-t-il indiqué.
L’Anssi organisait mardi pour la première fois ses voeux en présence de plusieurs dizaines d’invités du monde de la cybersécurité. Après 10 ans d’existence, le gardien de la sécurité informatique française cherche notamment à accroître sa coopération avec d’autres acteurs publics, les militaires du Cybercom (commandement des opérations cyber), et le secteur privé.