Durant presque 2 heures ce jeudi 19 janvier, l’équipe de HP France a voulu rassurer les dizaines de journalistes présents lors d’une conférence spéciale. Pourquoi rassurer ? Après les atermoiements de l’été dernier, HP voulait montrer que depuis quelques semaines, la société était de nouveau en ordre de bataille. Résultat ? Très mitigé et certaines questions délicates ne reçurent que des réponses consensuelles sans réellement apporter des précisions sur le fond.
HP France a dévoilé quelques tendances et chiffres du marché français. Le constructeur pèse 127 milliards de chiffre d’affaire au niveau mondial. Globalement, le matériel pèse 50 % des ventes, le reste se partage entre le service et tout ce qui est technologie, réseau, logiciel. En France, HP représente environ 30 % des PC, 40 % des imprimantes, 22 % de l’infrastructure. Sur ce point, HP est leader des logiciels d’infrastructures et il possède 3 datacenters en France. L’infogérance pèse plus d’un milliard en France.
Le nouveau grand patron de HP, il y a quelques semaines, annonçait une stratégie claire autour de la convergence des technologies, le big data, les nouveaux usages, la sécurité. Le but est d’apporter des solutions globales, de la plus value aux entreprises et pas seulement des cartons à déballer. L’objectif est que les équipes HP puissent rapidement proposer des solutions clés en main aux entreprises. Cela passe notamment par des rachats à l’instar de l’éditeur Autonomy qui est présenté le constructeur comme un « Google interne à l’entreprise ».
Finalement, aucune annonce, le but n’était sans doute pas là. Les différentes business unit ont voulu montrer les priorités pour 2012 : ultrabook, eprint, cloud, big data. Le but est de croitre sur les grands comptes qui pèsent lourd dans le chiffre d’affaire.
Mais au-delà de ce discours consensuel, la partie cloud n’a été abordée. Pourtant, HP prépare le lancement de son service HP Services Cloud qui peut se comparer aux offres SmartCloud d’IBM mais pas aux offres Amazon. Qu’en est-il des tablettes et de webos ? Si le constructeur va lancer une nouvelle tablette sous Windows 7, il faudra attendre Windows 8 pour savoir comment HP va reprendre pied sur ce marché qu’il a clairement raté. WebOS est désormais en open source mais si un optimisme semble de mise, du moins, publiquement, l’avenir de ce système est tout de même sombre. Car sans bases installées, sans terminaux l’utilisant, webOS est voué à disparaître… rapidement.
Face à la pénurie de disques durs et les ruptures d’approvisionnement, pour HP, le problème va encore perdurer quelques mois et tendre le marché PC. Si la partie serveur devrait être épargnée, les PC grand public risquent de subir des ajustements au-delà de 1 To. Clairement, l’avenir est aux disques SSD…
Et les relations HP – Oracle, notamment aux annonces d’Oracle sur le support d’Itanium ? Le constructeur ne veut pas annoncer quoi que se soit. En juin dernier, HP avait porté plainte contre Oracle suite à la volonté de l’éditeur d’arrêter le support des processeurs Itanium. Ces actions étaient faites pour le bien des utilisateurs, bien entendu. Mais il s’agit là d’un moyen pour HP de faire pression sur Oracle. Depuis le rachat de Sun, Oracle dispose d’une solide offre matérielle directement concurrente à celle de HP.
Alors oui, HP affiche un certain volontarisme mais sur la partie PC grand public, le constructeur apparaît tout de même en retrait sur les ultrabooks et surtout sur les tablettes. Sur le cloud, une approche plus agressive avec des offres frontales envers les autres fournisseurs seraient appréciables.