La revente du grossiste Ingram Micro pour 7.2 Md$ n’aura pas suffi à sauver de la faillite HNA, un grand logisticien IT chinois qui a multiplié les acquisitions trop importantes ces dernières années. Le Gouvernement communiste chinois pointe aussi du doigt les malversations de certains de ses actionnaires à hauteur de 9.8 Md$.
Encore une faillite retentissante en Chine sur fond d’énorme scandale financier. Selon la presse locale, le Gouvernement communiste chinois a finalement placé fin janvier 62 entités du conglomérat chinois HNA en faillite, dont trois sociétés cotées en bourse. Il a aussi créé une structure étatique pour apurer la dette du groupe. Dans l’impossibilité de rééchelonner à nouveau sa dette colossale, elle a déjà revendu plusieurs actifs acquis pour se désendetter, dont le grossiste Ingram Micro en décembre 2020 pour 7.2 Md$ au fonds d’investissement privé américain Platinum Equity Partners.
Une dette estimée à 77,8 milliards de dollars US
Gu Gang, le dirigeant de HNA nommé en février 2020, est responsable de la commission de travail chargée d’expliquer sa dette estimée aujourd’hui à 77,8 milliards de dollars US (500 milliards de yuans). Elle était de 86 Md$ en 2017 au début de sa grande vague d’acquisitions. La restructuration du groupe HNA est déjà menée depuis 2020 par la province de Hainan, au nom du Gouvernement communiste chinois, qui pointe aussi du doigt désormais les malversations de certains actionnaires du logisticien estimée à 9.8 Md$ (63 milliards de yuans).
HNA s’est lancé ensuite dans une folle course aux acquisitions
Fin janvier, Chen Feng, le fondateur du groupe HNA, a été exclu du comité du parti communiste de la société. Il l’avait créé avec Wang Jian, mort en 2018 d’un mystérieux accident en France, suite au rachat Hainan Airlines en 1993. En 2017, HNA s’était transformé en un conglomérat mondial chinois comptant 290 000 employés, avec au moins 1 000 milliards de yuans d’actifs. Grâce à des prêts bancaires validés par le Gouvernement chinois, le logisticien s’est lancé ensuite dans une folle course aux acquisitions pour quelques 48 milliards de dollars. Il a racheté ou pris des participations en Occident dans l’hôtellerie (Hilton Hotels and Resorts), la banque (Deutsche Bank), le distribution IT (Ingram Micro), etc.
En parallèle, le Gouvernement communiste chinois procède à la restructuration d’un autre géant privé de son marché, Alibaba, le principal site d’e-commerce chinois fondé par le milliardaire Jack Ma.