Gilles Pecqueron, Business Developer Manager chez Telehouse, nous explique le fonctionnement d'un hébergement intégré. Telehouse est un prestataire d’hébergement.
Il n’est plus à prouver que le Cloud Computing se présente actuellement comme l’architecture informatique de référence. Les intérêts financiers et fonctionnels proposés sont de nature à motiver les dirigeants des entreprises. Cependant, les moyens et méthodes pour intégrer le Cloud Computing dans une production informatique avec ses applications, ses données et ses contraintes posent encore beaucoup d’incertitudes car basculer une activité d’un mode traditionnel, hébergée dans un datacenter, vers un mode Cloud ne peut être envisagé sans certaines précautions. Pour garder un contrôle précis et progressif de sa transformation, l’hébergement intégré semble être LA solution pour partager efficacement son système d’information entre physique et Cloud.
L’hébergement hybride : une souplesse complexe
Avec l’avènement du Cloud computing et l’apparition des métiers connexes, certains dirigeants de grands datacenters français ont immédiatement anticipé l’opportunité en s’engageant dans un nouveau rôle d’opérateur de Cloud Computing. Disposant à la fois de l’infrastructure technique d’hébergement, de la présence de nombreux POP opérateurs et d’une configuration souvent multi-sites, ils possédaient toutes les ressources et capacités nécessaires pour proposer un service hybride. Un modèle d’hébergement mixant les environnements physiques et virtualisés dans un ensemble cohérent. Cependant, si ce modèle offre des avantages en termes de souplesse, d’optimisation et d’agilité des systèmes, il est pour autant contraint à l’infrastructure sous-jacente. Les deux infrastructures (physique et virtuelle) collaborent mais elles ne sont pas associées pour autant. Les applications ne peuvent donc pas profiter de toutes les ressources du datacenter. De plus, si l’élasticité du modèle est appréciée très rapidement, il n’en est pas de même de la supervision du service et des outils d’administration. Le fait d’avoir dans une chaîne de traitement, une partie des ressources en interne et l’autre virtualisée chez un opérateur de Cloud apporte une complexité de gestion et de cohérence.
L’hébergement intégré, l’opportunité d’un modèle intermédiaire
C’est dans cette logique et pour répondre à ce besoin de transparence, de simplicité que les modèles d’hébergement se doivent désormais d’être « intégrés ». Un modèle intermédiaire faisant abstraction des différentes ressources et collaborant sans distinction de leur appartenance (interne, externe, privée ou publique) et de leur caractéristique (physique ou virtuelle).
L’hébergement intégré se présente aujourd’hui comme la solution unique qui, pour une architecture applicative, offre des services masquant les modes d’hébergement utilisés. Le cloud mis en place pour le SI peut ainsi s’appuyer indifféremment sur divers modèles d’hébergement où chacun apporte son engagement de services spécifiques et sa propre logique financière. Contrairement à d’autres modèles, l’hébergement intégré permet une transition plus naturelle des applications hébergées initialement sur les infrastructures physiques vers un modèle IAAS puis SAAS, le tout dans une unicité et une cohérence des environnements d’administration.
Un partage progressif et contrôlé
Pour effectuer cette transition, il convient de suivre une démarche tant fonctionnelle, organisationnelle que technique. L’axe fonctionnel a pour objectif de proposer une cartographie des services. C’est une étape préalable à l’étude de la répartition des modules et qui est conduite en fonction des critères liés aux offres de services attachées aux différents modèles d’infrastructures (disponibilité, performance, niveau de sécurité,…). La partie organisationnelle a pour but de déterminer les types d’infrastructures qui devront être provisionnés, en fonction des niveaux de services attendus. Elle définit également les processus de gestion intégrée de l’ensemble des ressources (physiques et virtuelles) et règle les relations entre les acteurs. Car dans un modèle d’hébergement intégré la relation hébergeur/client est simplifiée par le biais d’un seul et unique interlocuteur portant toute la complexité des infrastructures. Enfin, l’axe technique, porté par l’hébergeur, concrétise quant à lui la mise en œuvre des services attendus. Cet engagement de service porte à la fois sur les ressources physiques et virtuelles. Le client ne gère plus directement ses ressources physiques, elles sont intégrées dans un pool service offrant ainsi une seule vue technique.
Le modèle d’hébergement intégré est un objectif fonctionnel réalisable. Sa transition doit être conduite dans une démarche globale et se doit d’être préparée, guidée et accompagnée de processus qualité pour garantir les niveaux de service tout au long du projet. L’hébergement intégré est un moyen de partager son système d’information entre physique et Cloud tout en gardant un contrôle précis et progressif de sa transformation. Il apporte par ailleurs davantage de souplesse et d’élasticité qui permet aux décideurs d’optimiser leur outil informatique tout en concentrant les coûts vers les fonctions à forte valeur ajoutée au service du métier. C’est une voie de modernisation et d’amélioration de la qualité, de la sécurité et de la performance de son SI, sans souscrire à une stratégie d’investissement.