(AFP) Le groupe publicitaire Havas a annoncé qu’il retirait ses publicités de Google et YouTube destinées au marché britannique, après une polémique sur des bannières et vidéos publicitaires placées sur des contenus inappropriés ou choquants. Cette décision est contestée par le PDG de la
maison mère Yannick Bolloré.
Havas, qui compte parmi ses clients en Grande-Bretagne l’opérateur de télécommunications O2, la BBC, le vendeur de pizzas Dominos ou le groupe automobile Hyundai Kia, est ainsi le premier groupe publicitaire à cesser ses investissements publicitaires sur Google. “Le groupe Havas Royaume-Uni a pris la décision pour ses clients britanniques (…) de faire une pause dans tous ses investissements sur YouTube ou Google“, faute d’avoir trouvé un accord avec le géant du numérique, explique-t-il dans un communiqué transmis à l’AFP.
La vente et l’achat d’espaces publicitaires sur Google ou sa filiale de vidéo YouTube ne sont pas réalisés par des humains mais par un système automatisé basé sur des algorithmes. Google assure filtrer les contenus sur lesquels sont placées les publicités, mais n’est pas à l’abri de failles. Le journal The Guardian, la BBC et le gouvernement britannique ont également annoncé qu’ils retiraient leurs publicités sur YouTube et Google vendredi. Des publicités pour le Guardian avaient ainsi été placées sur des contenus extrémistes, comme des vidéos d’Américains racistes ou d’un prêcheur islamiste controversé, selon un article du journal.
Google pas infaillible
“Nous avons le devoir d’assurer à nos clients que leurs marques sont placées sur le marché britannique dans le bon contexte et qu’ils puissent être certains que cet environnement est sûr et régulé“, a souligné Paul Frampton, directeur général de Havas pour le Royaume-Uni, cité dans le communiqué. Google “n’a pas été en mesure de fournir des assurances” sur ses pratiques ou de garantir que les contenus étaient “classés de façon assez rapide ou avec les bons filtres“, a précisé Havas. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de Google a répondu qu’il y avait “des règles très strictes qui définissent les emplacements où les publicités Google peuvent apparaître“. Dans la grande majorité des cas, ces règles fonctionnent, mais “nous reconnaissons que nous ne sommes pas infaillibles et que, parfois, des publicités peuvent apparaître là où elles ne devraient pas“, a-t-il poursuivi. “Nous sommes déterminés à nous améliorer et apporterons des modifications à nos politiques et systèmes de contrôle pour les annonceurs“, a assuré le groupe.
Une décision qui ne correspond à la position du groupe Havas
Cette décision de la filiale est contestée par le PDG de la maison mère Yannick Bolloré. “Cette décision ne correspond pas du tout à la position du groupe” qui n’en a pas été tenu au courant et “qui a un partenariat très fort avec Google“, a indiqué à l’AFP le PDG du groupe Havas, Yannick Bolloré. “A titre personnel, je trouve ça très bien de proposer aux clients au cas par cas” de retirer des publicités, “mais je trouve ça un peu extrême de le faire à leur place”, a-t-il poursuivi. Selon lui, le groupe va mener une investigation “pour essayer de comprendre ce qui s’est passé dans notre filiale UK“.