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Fusion avortée : Fujifilm réclame 1 milliard de dollars à Xerox

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Impression Xerox

Le groupe japonais Fujifilm a annoncé le mardi 19 juin avoir engagé une action en justice contre son partenaire américain Xerox après l’abandon du projet de fusion, réclamant plus d’1 milliard de dollars de dommages et intérêts.

Fujifilm, qui a déposé sa requête auprès d’une juridiction fédérale de New York, “estime que Xerox a violé son accord en décidant unilatéralement d’y mettre fin sans motif légitime“, explique la compagnie nippone dans un communiqué. Xerox prévoyait de se fondre dans la société commune d’imprimantes et de photocopieurs Fuji Xerox, déjà existante, passant de fait sous le contrôle de Fujifilm.

Des actionnaires récalcitrants et des problèmes comptables

Mais à l’issue d’un feuilleton à rebondissements, le fabricant américain a renoncé en mai à s’unir au japonais, cédant à ses actionnaires activistes Carl Icahn et Darwin Deason, qui bataillaient fermement contre ce projet, le jugeant contraire aux intérêts du groupe et s’estimant lésés. Fujifilm se dit convaincu “que la combinaison de Xerox et de Fuji Xerox est la seule solution capable de fournir aux actionnaires des deux compagnies une
valeur exceptionnelle à court et long terme“.Le groupe japonais a parallèlement fait appel d’une décision prise fin avril par un juge américain, qui avait bloqué le processus de fusion. “Les actionnaires de Xerox devraient décider eux-mêmes des mérites opérationnels, financiers et stratégiques de la transaction“, insiste-t-il. “C‘est contraire à la démocratie actionnariale de laisser Carl Icahn et Darwin Deason, actionnaires minoritaires avec seulement 15 % des actions de  Xerox, dicter le sort de Xerox“.
Après l’abandon du projet, M. Icahn s’était déclaré “extrêmement content de voir que Xerox a mis fin à cette mauvaise idée de céder le contrôle à Fujifilm” et avait évoqué un “nouveau départ” pour le groupe. De son côté, Xerox avait alors indiqué examiner “toutes les alternatives stratégiques” concernant son avenir.
Le groupe a “fermement défendu” sa décision, assurant que “le conseil d’administration avait correctement exercé son droit contractuel de résilier l’accord, entre autres en raison de problèmes comptables non résolus chez Fuji Xerox“.  Des irrégularités ont ainsi été relevées dans les filiales d’Australie et de Nouvelle Zélande, “une mauvaise gestion” contre laquelle Xerox n’hésitera pas à engager des “recours“, prévient-il dans une déclaration transmise à  l’AFP.

Fin janvier, le groupe japonais avait annoncé tailler dans les effectifs de la co-entreprise possédée avec l’Américain. Une suppression prévue de 10 000 emplois d’ici deux ans, au Japon et à l’étranger, en raison d’un “un environnement de marché de plus en plus difficile“. Une réforme structurelle doit être menée avec une réduction des coûts de quelque 370 millions d’euros. Fuji Xerox compte 46 220 employés au total dans l’archipel, en Chine et en Asie Pacifique. Créée en 1934, Fujifilm a entamé une reconversion face au déclin des revenus issus de la photographie, se renforçant en particulier dans le domaine de la santé (appareils médicaux).