L’accès des jeunes en situation de handicap à l’apprentissage a été mis en avant cette année lors de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). Zoom sur le centre de formation des apprentis (CFA) Afia spécialisé dans le numérique et sur Orange.
Les talents sont partout, tous différents et source de richesses et d’ouverture. C’est pourquoi ouvrir grandes ses portes à toutes et tous, sans discrimination, et créer un environnement inclusif est bénéfique. Former et recruter des personnes en situation de handicap, c’est améliorer la diversité, qui favorise l’innovation.
La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) s’est déroulée du 15 au 21 novembre 2021. Elle met en avant la question de l’apprentissage des jeunes en situation de handicap. Car les personnes en situation de handicap souffrent d’une double peine, avec des difficultés pour accéder au marché de l’emploi (41 % d’actifs, contre 66 % dans l’ensemble de la population) et à l’enseignement supérieur (17 % de diplômés de bac+2 ou supérieur parmi les personnes handicapées contre 34 % dans l’ensemble), d’après la DREES.
Les métiers de l’IT sont accessibles à tous
Le centre de formation des apprentis (CFA) Afia spécialisé dans le numérique, qui propose plus de 90 formations en apprentissage au sein de 20 universités et écoles franciliennes, s’appuie sur un référent handicap, Jean-Luc Devrouëte, afin de faciliter l’insertion des jeunes apprentis en situation de handicap. Selon lui, le secteur du numérique a une carte à jouer, en termes d’accueil, de conditions de travail et de rémunération des personnes handicapées et doit leur faire savoir. Les métiers de l’informatique se prêtent à la formation à distance tout comme au télétravail, facilitant l’intégration des personnes qui ont des problèmes de mobilité. Des double écrans adaptés peuvent compenser des handicaps visuels.
Le référent du CFA Afia anime le sujet du handicap auprès des chargés de mission alternance et des responsables de pôle alternance : « Le rôle de référent, c’est de faciliter, solutionner, guider les personnes. » Il est multitâches, qu’il s’agisse d’accompagner le jeune pour la reconnaissance de droits, la mise en place d’aménagements, rechercher le financement de matériel adapté…
Les entreprises bénéficient d’aides pour recruter un alternant en situation de handicap. Elles peuvent aussi plus largement disposer d’aides à l’embauche ou au maintien dans l’emploi de personnes handicapées.
Des recrutements facilités par les accords collectifs
Pourtant, un certain nombre d’entreprises du secteur du numérique, comme dans d’autres secteurs, n’atteignent pas le seuil de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH), qui est de 6 % des effectifs pour les entreprises de plus de 20 salariés. Elles doivent reverser une contribution financière à l’Agefiph, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées.
Toutefois, les entreprises ayant signé un accord collectif spécifique recrutent en moyenne davantage de travailleurs handicapés. C’est le cas d’Orange, engagé depuis plus de 15 ans sur le sujet. Le groupe de télécoms a un taux d’emploi de personnes en situation de handicap s’élevant à 6,7 %, en France en 2020. Il prévoit de réaliser 3,6 % des recrutements en CDI et 2,6% des recrutements d’alternants auprès de personnes en situation de handicap sur la période 2021-2023.
Il va également digitaliser ses programmes de formation pour les rendre accessibles au plus grand nombre. En France, Orange emploie plus de 4 800 salariés en situation de handicap qui peuvent bénéficier de l’accompagnement de 120 correspondants handicap. Gervais Pellissier, directeur des ressources humaines et de la transformation du groupe, dit être « convaincu que la diversité des profils qui constituent notre entreprise est une richesse. Afin de maintenir et de renforcer cette richesse, il est important de prévenir toutes formes de discriminations. »
Pour les entreprises du numérique, le chantier de l’inclusion est ouvert. Elles doivent aussi mener un travail sur les stéréotypes et le regard des salariés et des managers sur le handicap, afin de mieux accueillir et intégrer les personnes en situation de handicap.
Christine Calais
