Le gouvernement envisage une ouverture du capital de la Française des jeux (FDJ) “tout en gardant le monopole“, a indiqué jeudi 7 mars le ministre de l’Action publique.
Le nom de FDJ est cité depuis des mois – avec ADP et Engie – parmi les entreprises qui pourraient être privatisées dans le cadre du vaste plan envisagé par l’Etat pour alimenter le fonds pour l’innovation de 10 milliards d’euros promis par Emmanuel Macron. Pour la première fois, Gérald Darmanin, à évoqué une privatisation partielle de FDJ. “Nous réfléchissons à l’ouverture du capital de la FDJ tout en gardant le monopole“, a affirmé le ministre sur Sud Radio, sans donner plus de détails sur les intentions du gouvernement.
L’Etat détient actuellement 72% du capital de la société et bénéficie d’un monopole de droit sur les jeux de loterie et les jeux à gratter. Une source proche du dossier avait récemment évoqué une descente à hauteur de 25 ou 30% du capital, mais avec des droits de vote double, permettant aux pouvoirs publics de garder la main sur le secteur. Bercy pourrait en outre faire le choix d’une introduction en Bourse, afin de permettre au grand public de devenir actionnaire de la société.
En revanche, M. Darmanin a refusé de confirmer la privatisation du gestionnaire aéroportuaire ADP, dont le gouvernement souhaiterait vendre l’intégralité de sa participation de 50,6% au capital, selon la radio BFM Business.
Des groupes eux-mêmes en quête d’innovation
ADP, Engie et FDJ groupes ont engagé leur transformation numérique depuis un certain temps. Engie a ainsi dédié 1 milliard et demi d’euros sur 3 ans à sa digitalisation au bénéfice des clients, de l’industrie du groupe et de ses collaborateurs. De son côté, Aéroport de Paris, qui gère les aéroports de Paris-Charles de Gaulle et d’Orly, avec son plan “Connect 2020”, poursuit la modernisation de son organisation, via le déploiement de technologies numériques. Il a notamment lancé en 2017 “Innovation Hub”, un programme d’innovation pour imaginer et développer l’aéroport de demain. Il a aussi dans sa poche la société Hub One qui propose une offre complète de solutions télécoms. En décembre dernier, ce spécialiste des réseaux sans fil a affiché de nouvelles ambitions dans l’édition de logiciels et la cybersécurité. Concernant la privatisation d’ADP “Aucune décision n’est prise sur le sujet” et “rien n’est exclu“, a répété cette fois le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur LCI.
La Française des Jeux met le numérique et l’innovation au cœur de son activité. Elle a ainsi prévu 500 millions d’euros d’investissements d’ici 2020, pour transformer son socle informatique (250 M€), numériser le réseau (180 M€) et investir dans l’innovation, notamment à travers des fonds de startups. Interrogé sur le sort des parts dans la FDJ, non cotée en Bourse, ou Engie, cotée, Benjamin Griveaux a répondu: “Je ne confirme rien. Rien n’est décidé à
ce stade et par définition quand souhaitez vendre sur un marché des
participations, il est préférable de ne pas en faire état“.
Auteur : Juliette Paoli avec AFP