Clap de fin vendredi dernier pour l’édition 2023 du FIC. L’événement lillois aura accueilli plus de 16 000 participants présents sur place et 650 exposants. Dans un communiqué les organisateurs ont fait le point sur les grands moments.
“Notre modèle est unique : accueillir en un même lieu des offreurs, des utilisateurs, des écoles, des centres de recherche, des administrations…, a affirmé le le général d’armée (2S) Marc Watin-Augouard, fondateur du Forum. Le FIC est un événement d’écosystème. L’Union fait la force ! L’union fait la force de l’Union !”
La montée en puissance de l’Europe
“L’Europe s’organise et met en place progressivement un bouclier cyber européen pour protéger, détecter, défendre et dissuader”, a annoncé Thierry Breton. Margrethe Vestager, Vice-présidente exécutive de la Commission européenne, en juin dernier lors du FIC 2022, avait révélé qu’une plateforme commune d’entraide entre pays-membres allait être mise en place. Baptisé “Cyber Solidarity Act” par le Commissaire européen au Marché intérieur, le projet sera présenté le 18 avril et devrait concrétiser la création d’un réseau européen de centres opérationnels de sécurité (SOC), véritable “dôme cyber”, qui verra le jour en 2023. La présence de pavillons nationaux (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Suisse) et l’accueil d’une quinzaine de dirigeants d’agences de cybersécurité ou de cyberdéfense (Pologne, Roumanie, Espagne, Finlande, Estonie) illustrent cette volonté commune et le souhait partagé d’accélérer la coopération européenne pour la construction de l’Europe de la cybersécurité.
“La menace s’est étendue à tous ceux qui n’avaient pas été ciblés jusque-là”, Vincent Strubel
Selon le nouveau directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’explosion du crime industrialisé n’épargne personne, avec des attaques aux conséquences inacceptables. Il s’agit donc de passer “de la haute couture au prêt à porter” pour élargir et massifier les actions, a-t-il plaidé. Sachant que le pire n’est jamais impossible : “Les attaques pourraient tout aussi bien arriver en même temps”, les JO de Paris 2024 arrivant à grands pas. “Tous les Cloud ne se valent pas”, a poursuivi Vincent Strubel, en écho à la thématique annuelle de l’édition 2023 (“In Cloud we trust?”). Le DG de l’ANSSI a ainsi tenu à rappeler que les entreprises ne devaient pas “signer les yeux fermés” mais prêter attention aux critères techniques et au droit applicable.
Et si le ciel nous tombait sur la tête ?
La thématique de l’année a permis d’aborder aussi bien les enjeux opérationnels de la sécurité dans le cloud que les enjeux de souveraineté. “La localisation de nos données sur le sol européen ne suffit pas, souligne Guillaume Tissier, directeur du FIC Europe. Il faut encore que les plus sensibles soient hébergées dans des cloud totalement immunisés contre l’application de législations extraterritoriales, et notamment le FISA américain.” D’où l’importance du futur schéma européen de certification cloud (EUCS), en cours de discussion au sein de l’Union européenne, et du successeur du Privacy Shield, le Data Privacy Framework, en négociation entre l’Europe et les États.
La cybersécurité au cœur des territoires
La présence de 6 régions françaises sur le salon (Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, Ile-de-France, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Bretagne) et de nombreux élus ou représentants de collectivités locales démontrent la montée en puissance des différents dispositifs mis en place par l’État : création des C-SIRT régionaux, déclinaison des Campus Cyber et Plan France Relance. A ce titre, était officiellement inauguré mercredi 5 avril le premier Campus Cyber régional à Euratechnologies pour les Hauts-de-France. Pour rappel, une étude du Clusif estimait que près de 30% des collectivités locales avaient été victimes de cyberattaques en 2020. La cybersécurité et les citoyens était d’ailleurs la thématique de l’Agora du FIC qui s’est tenu lors de l’événement qui a réuni une quinzaine de parlementaires, élus ou dirigeants d’institutions publiques pour partager retours d’expériences et pistes de réflexion.
Valoriser les compétences cyber
Autre temps fort du FIC, la compétition de hacking éthique, l’EC2 (European Cyber Cup), qui a vu s’affronter 25 équipes, soit un total de 250 joueurs, autour de 6 challenges, durant les 2 jours de compétition. Parmi les équipes étudiantes et professionnelles : la Métropole de Lyon, CapGemini, Sopra Steria, Bouygues Telecom, OTERIA, Telecom Sud Paris, EPITA, le Ministère des affaires étrangères, etc. A noter que c’est, comme l’année dernière, une équipe étudiante qui a gagné, l’ESNA de Bretagne.
“L’Union fait la force ! L’union fait la force de l’Union !”, général d’armée (2S) Marc Watin-Augouard
Plus de 16 000 visiteurs étaient présents à Lille (+11% par rapport à l’édition 2022) et 650 exposants. 5 000 participants ont également assisté aux échanges en ligne. Avec cette 15ème édition, le FIC confirme sa dimension internationale. La présence de ministres et d’autorités représentants des États membres, Ludivine Dedonder, ministre de la défense de Belgique et Carl-Oskar Bohlin, ministre de la défense civile de Suède, celle de Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur, ainsi que de nombreuses délégations internationales : Canada, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Liban, Japon.. soulignent l’importance de l’ambition européenne sur les enjeux de sécurité et de confiance numériques et de son modèle.
La rédaction