L’histoire a commencé quand six associations du numérique, l’AFMD (Association Française des Managers de la Diversité), la CGE (Conférence des Grandes Ecoles), le Cigref, Social Builder, le Syntec Numérique et Talents du Numérique, soutenues par une vingtaine d’autres, ont décidé de créer ensemble le collectif Femmes@Numérique afin de poser leur candidature pour le label « Grande cause nationale » 2018.
Leur objectif, attirer davantage de talents féminins dans les métiers du numérique, mal connus, parfois entourés d’a priori négatifs et toujours plus gourmands en compétences. Au final leur dossier n’a pas été retenu mais la cause a cependant été présentée au secrétariat d’Etat au Numérique et Mounir Mahjoubi a décidé d’appuyer cette action tout au long du quinquennat.
Une fondation est alors apparue au collectif comme le « véhicule » le plus pertinent pour obtenir une forte résonance et surtout des financements pour mener à bien son action.
« Tout est ensuite allé très vite, raconte Véronique Di Benedetto, vice-présidente France d’Econocom et présidente du programme « Femmes du numérique » lancé par le Syntec Numérique en 2011. Nous avons monté le dossier pour la Fondation de France début mai et obtenu son agrément à la fin du même mois ».
Déjà 42 entreprises, membres du Syntec Numérique et du Cigref, se sont engagées à apporter leur soutien financier à la Fondation Femmes@Numérique pour la réalisation d’actions concrètes à court et long terme. Une somme de plus d’1,1 million d’euros sur 5 ans a été récoltée en moins de trois mois. « Il s’agit d’un début pour assurer le fonctionnement, et des appels à projets seront ensuite lancés avec des demandes de financements spécifiques et de sponsoring », précise Véronique Di Benedetto.
Le comité exécutif de la fondation est composé de 15 administrateurs (voir plus bas). Fer de lance de l’action du collectif et de la fondation, le site Web femmes-numérique.fr, qui sera le relais des appels à projets, donne déjà accès à un annuaire des « 10 000 femmes du numérique » dont le but est d’aider le collectif à trouver des relais à son initiative partout en France.
Les premières actions à la rentrée
Les idées ne manquent pas pour promouvoir à grande échelle la mixité dans les métiers du numérique. « La création de kits pédagogiques orientés selon le niveau scolaire nous donneront à tous les mêmes éléments de langages pour présenter les métiers dans les écoles, collèges et lycées », déclare Véronique Di Benedetto. La Fondation Femmes@Numérique réfléchit également à la conception de courtes vidéos sur les métiers des femmes dans la tech. Le stage de 3ème en entreprise serait aussi une excellente occasion pour découvrir ces métiers.
« Travailler au sein des entreprises afin qu’elles soient plus « friendly » dans leur accueil des femmes dans ce milieu très masculin fait aussi partie de nos projets », confie Véronique Di Benedetto. Il est prévu de publier un « Guide des meilleures pratiques de féminisation des métiers du numérique dans l’entreprise ». La Fondation envisage par ailleurs des campagnes d’information grand public. « Les prescripteurs sont un peu démunis lorsqu’ils parlent de ces métiers et il est indispensable de faire de la pédagogie et de l’acculturation auprès de ce public », estime la responsable.