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Femmes RSSI ? Elles ne sont que 7 % dans les entreprises

En France, rares sont les études à se pencher sur le nombre et le salaire des femmes dans les métiers de la cyber. Ce qui rend celle intitulée « Les femmes dans les métiers de la sécurité des systèmes d’information », réalisée par le Cercle des Femmes de la CyberSécurité (Cefcys) et la société Deloitte, particulièrement intéressante. 

« Nous nous sommes rapprochés des DRH de nos clients, de nos partenaires pour étudier la place de la femme dans ces métiers, expliquent Inès Suihli, directrice Cyber Risk Services chez Deloitte et Antar-Kader Konfrou, consultante senior Cyber Risk Services chez Deloitte. « L’enquête a pour périmètre la France car, aujourd’hui, très peu d’études chiffrées sont disponibles et permettent d’avoir des données réelles sur cette problématique, précise Inès Suilhi. D’autant plus que la France a adopté en décembre 2021 une loi pour promouvoir une égalité professionnelle et économique réelle via des quotas de femmes ». Une soixantaine de témoignages ont été recueillis, en majorité de très grandes entreprises représentant plus de 200 000 employés de la sécurité des systèmes d’information.

L’étude a été présentée lors de la journée de remise du Trophée Européen de la Femme Cyber. Inès Suihli à droite et Antar-Kader Konfrou à gauche.

« Quand on parle de chiffres, et notamment des femmes dans la cybersécurité, il est d’abord nécessaire de remettre en place le contexte, affirme la directrice. Globalement, en France, on compte actuellement entre 20 % et 40 % de femmes dans les entreprises, ce qui note une légère évolution. En 2015, une étude identifiait environ 27 % de femmes dans les entreprises. Sachant, qu’aujourd’hui, 68 % des femmes en âge de travailler ont une activité contre 75 % des hommes ».

Des niveaux de diplômes élevés chez les femmes de la SSI

L’étude démontre le faible nombre de femmes en poste dans les métiers de la sécurité du SI dans les entreprises, malgré la dynamique du secteur : moins de 10 % dans plus de la moitié des organisations en France (20 % à l’échelle mondiale selon différentes études similaires). Une majorité de ces femmes occupent aujourd’hui des postes de gouvernance et de management dans le domaine de la SSI : protection des données (54 %) pilotage de projets (47 %), gouvernance de la sécurité (41 %), juridique (39 %)… « Au poste de CISO – RSSI en français -, qui est le plus haut poste à responsabilité au sein de la fonction cybersécurité, on trouve seulement 7 % de femmes, ce qui confirme que peu de postes techniques et haut placés sont occupés par des femmes », souligne Inès Suilhi.

Côté salaires, dans la cybersécurité, les femmes gagnent en moyenne 6,7 % de moins que les hommes, à responsabilités et ancienneté équivalentes. Et à peine 2 % d’entre elles ont un salaire annuel moyen supérieur à 75 000 euros. « Ce qui montre bien que leur accès à un niveau de rémunération élevé, et donc aux postes à fortes responsabilités, reste limité », souligne Inès Suilhi. Pourtant 39 % des femmes de ces métiers ont un diplôme équivalent à un bac+ 6 ou plus.
« On remarque par ailleurs que sur les mêmes postes de la sécurité des systèmes d’information, le turn over des postes des femmes est bien plus bas que celui des hommes », précise la directrice. Il est inférieur à 10 %. Pourtant, elles sont moins promues dans les entreprises que les hommes. Il faut réfléchir à la façon de leur donner le pouvoir et les éléments nécessaires pour évoluer dans les métiers de la cyber », conclut-elle.

 

 

Patricia Dreidemy