« Nous sommes au commencement d’un nouveau chapitre pour Internet et aussi d’un nouveau chapitre pour notre société » ainsi commence la lettre mise en ligne hier 28 octobre par Mark Zuckerberg pour annoncer que Facebook devient « meta ».
« Meta »: au-delà du réseau social. « Le nouveau nom embrasse tout ce qu’on représente et tout ce qu’on compte construire, un futur qui dépasse l’entreprise », a expliqué le fondateur de Facebook en dévoilant le nouveau logo, signe de l’infini (huit horizontal) mais légèrement déformé pour ressembler à un M.
Mark Zuckerberg veut développer une plate-forme de « Metaverse », réalité virtuelle qui sera également un écosystème, s’adressant à de nombreux univers, ceux du travail du commerce du jeu de l’immobilier etc.
« Il faut penser l’entreprise en 2 segments : les applications actuelles et la future plateforme », déclare le fondateur du réseau social. On peut imaginer qu’une entreprise séparée hébergera donc la nouvelle activité, qui donne lieu à un investissement de 10 milliards de dollars pour son développement, ce qui représente un mois de revenus de Facebook. L’action a grimpé de 1,5 % hier à la clôture, hier.
« Metaverse first »
Ne nous y trompons pas : il ne s’agit pas d’un simple contre-feu aux controverses et aux attaques de la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Tout en rappelant que la mission reste celle de « connecter les gens », Mark Zuckerberg veut véritablement « métamorphoser » la compagnie qui deviendra metaverse first et non plus Facebook first ». La démarche de changement de nom va donc plus loin que celle de Google rebaptisé alphabet.
Le futur du télétravail ?
Sur la vague du télétravail, Facebook avait déjà lancé en août 2021 , pendant la pandémie, Horizon Workrooms, qui préfigure et débute metaverse. Il s’agit d’une plate-forme de travail collaboratif virtuelle, ou le collaborateur créé son avatar personnalisé et se trouve immergé dans une salle de réunion en 3D.
Le fondateur de Facebook décrit sa vision : « dans le metaverse vous serez capable de faire presque tout ce que vous pouvez imaginer : travailler être ensemble avec la famille et les amis, apprendre, jouer acheter, créer ».
Les avatars sur lequel travaille l’entreprise seront très réalistes : grâce à l’intelligence artificielle il devrait reproduire les expressions faciales les vêtements etc. Une vidéo donne de multiples exemples d’applications : une partie d’échecs avec des inconnus en face de Central Park, mais depuis chez vous, une partie de ping pong ou du surf sur les vagues géantes. Mark Zuckerberg s’est mis en scène et se montre à côté d’un avatar qui lui ressemble et qu’il se construit devant nous.
10 000 recrutements en Europe
Le patron de Facebook souligne qu’il n’est pas propriétaire de ce nouvel Internet mais qu’il veut en être le pionnier, la locomotive. 10 000 recrutements sont prévus rien que dans l’union européenne, essentiellement des développeurs sans doute, pour développer cet Internet de nouvelle génération. Rappelons que la France est bien placée, puisqu’y est basé un des plus grands labos d’intelligence artificielle de Facebook.
Un écosystème avec 1 milliard d’utilisateurs dans 10 ans
Mark Zuckerberg prépare déjà la place de marché, l’écosystème. Il indique : « notre objectif est d’offrir aux développeurs et créateurs des services Avec un coup bas. Nous voulons maximiser c’est qui cette économie globale. Nous aurons seulement besoin de ne pas perdre trop d’argent »
Les objectifs sont ambitieux, le fondateur de Facebook espère atteindre dans la prochaine décade 1 milliard d’utilisateurs et « héberger dans son univers virtuels un commerce digital de centaines de milliards de dollars qui soutiendront qui soutiendra des emplois de millions de créateurs et de développeurs »
Vous vous souvenez de Seconde Life ? Ce logiciel gratuit, lancé en 2003 est un univers virtuel peuplé d’avatars avec une économie parallèle au travers d’une monnaie propre au jeu, le Linden. Cet univers précurseur a connu un grand engouement mais a décliné en 2007 avec la crise des subprimes. Ce précurseur aurait encore quelques dizaines de milliers d’utilisateurs. Le Metaverse donnera une seconde vie à Seconde Life.
