Face à Trump, Microsoft annonce muscler sa présence en Europe

Brad-Smith, le patron de Microsoft

(AFP) – Intelligence artificielle, cloud, datacenters… : le géant américain Microsoft a annoncé mercredi renforcer ses opérations en Europe, dans un contexte de “volatilité géopolitique” croissant.

Nous sommes à un moment où les entreprises doivent servir de pont entre les deux rives de l’Atlantique”, a expliqué le président de Microsoft Brad Smith, présent à Bruxelles. Le géant américain promet notamment de développer ses centres de données dans “16 pays européens” et d’aider à construire un “écosystème” de l’intelligence artificielle sur le continent. Il s’engage également à lancer des partenariats avec des acteurs européens du cloud.

Actuellement, le marché du cloud est très largement dominé par des entreprises américaines sur le Vieux continent. Cette dépendance stratégique est particulièrement remise en question depuis le retour de Donald Trump et ses menaces tous azimuts sur le Groenland, les droits de douane ou l’Ukraine. La crainte est que Washington ne fasse de sa domination technologique une arme dans son bras de fer avec Bruxelles si les relations transatlantiques, déjà au plus bas, venaient à se détériorer. Et notamment que l’accès aux serveurs américains ne soit subitement coupé si le président Donald Trump, qui s’est rapproché des géants de la tech, décidait de se servir de ce levier.

“Un cas improbable” qui serait contesté

Le président de Microsoft évoque ce scénario dans un billet de blog, publié mercredi. “Un cas improbable“, assure-t-il, qu’il promet de “contester rapidement et vigoureusement“, s’il venait à se concrétiser. “Nous nous engageons aujourd’hui à saisir la justice si un gouvernement, où qu’il se trouve dans le monde, venait à émettre un décret visant à contraindre Microsoft à suspendre ou à cesser ses activités et son soutien à l’Europe depuis nos centres de données“, a assuré Brad Smith. “Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une préoccupation réelle des citoyens européens“, a-t-il renchéri depuis Bruxelles.

Dans son billet de blog, le président de Microsoft ne cible jamais explicitement le locataire de la Maison Blanche, mais déplore à plusieurs reprises ce contexte de “volatilité géopolitique”.