Dans un contexte de pénurie de talents, Experis, marque de ManpowerGroup et spécialiste de la transformation numérique des entreprises, a mené une enquête auprès de 39 000 chargés de recrutement dans 40 pays pour mieux connaître leur stratégie RH en la matière. Il rappelle qu’1 entreprise sur 5 dans le monde peine à recruter dans le secteur de l’IT et qu’1 sur 3 place les compétences liées à l’IT et aux données parmi les plus difficiles à dénicher sur le marché.
Interrogés sur les raisons des difficultés qu’ils ont à pourvoir leurs postes IT, 34 % des responsables du recrutement estiment que les candidats n’ont pas les bonnes compétences techniques, 32 % qu’ils n’avaient pas l’expérience pertinente et 27 % qu’ils n’avaient pas les soft skills attendues pour le poste. Des chiffres à rapprocher de celui de Gartner : 98 % des candidats potentiels à des postes dans la data science seraient disqualifiés d’entrée de jeu par les employeurs, simplement en exigeant quatre compétences techniques et trois ans d’expérience.
Pour résoudre ces difficultés de recrutement, il faut donc trouver les talents cachés au sein de l’entreprise selon Eric Jeannerod, directeur général d’Experis France : « C’est un fait, il existe des talents cachés dans toutes les entreprises. Aujourd’hui, il est impératif d’adopter une stratégie plus audacieuse, et de mettre tout en œuvre pour les identifier et les former notamment aux compétences pénuriques, » déclare-t-il.
Former ses propres salariés à des postes en tension
Experis met en avant 4 axes stratégiques d’une politique RH plus audacieuse de gestion des talents : développer l’upskilling pour exploiter tous les viviers de talents ; trouver les talents cachés ; s’en remettre aux données ; donner du sens, afficher ses valeurs et les respecter. Pour occuper les postes qu’elles peinent le plus à pourvoir, à commencer par les chefs de projet et les développeurs de logiciels (voir encadré), l’étude montre que les entreprises devraient faire évoluer les compétences de leurs salariés les plus motivés via “des programmes de formations courts, pertinents, en prise avec les réalités du terrain et adaptés à l’évolution de la demande sur le marché“. Les employeurs doivent aussi sortir de leur zone de confort et recruter des candidats dans les viviers de talents inexploités, à savoir “être ouverts à des partenariats avec des organisations ou associations et s’intéresser à des profils diversifiés pour trouver de nouveaux talents“. L’enjeu est donc dede recruter en fonction du potentiel du candidat et pas nécessairement de son expérience passée.
Pour ManPowerGroup, il faut d’autre part faire appel à la data science. “L’accès à des données RH encore plus pertinentes va permettre de prédire la performance potentielle et d’identifier les personnes correspondant précisément aux postes à pourvoir“, explique-t-il.
Enfin, les entreprises guidées par leur culture et leurs valeurs seront celles qui gagneront la guerre des talents. La pandémie a rebattu les cartes et poussé les actifs à prendre du recul, à revoir leurs priorités.
Empathie, bien-être au travail, prise en compte de la santé physique et mentale… seront les maîtres mots de l’entreprise du futur, ce que rappelait à Solutions -Numériques Alain Roumilhac, le patron de ManPowerGroup France lors d’une récente interview.
Les postes les plus difficiles à pourvoir
Parmi les postes les plus difficiles à pourvoir, 22 % des responsables du recrutement citent les chefs de projet informatique, suivis par les analystes en cybersécurité, les développeurs de logiciels et les spécialistes de l’IA et du machine learning (20 % chacun). L’intégralité de l’étude “The New Age of Tech Talent” est disponible ici