Numeum faisait ce matin son point semestriel sur la santé des entreprises du numérique : ESN, sociétés de conseil en technologie et éditeurs-plateformes cloud. Quel bilan pour 2022 et quelle perspective selon l’organisation française, qui compte aujourd’hui 2 500 membres ?
Les éditeurs tirent le jeu avec une croissance de 11,3 % suivi par les sociétés de conseil en technologie, à +7,4 %, et les ESN, à +5,1 %. Les trois pèsent aujourd’hui 60,9 md€.
« La croissance attendue pour 2022 se monte à 7,5 %, dans les clous avec ce qui était prévu, de 7,4 %, au semestre précédent », souligne Benoit Darde, président de la Commission affaires économiques de Numeum.
L’industrie, premier investisseur
La dynamique de reprise est effective chez les clients sur tous les secteurs, avec toujours l’industrie en premier investisseur (30 %), suivi des banques et assurances (15,5 %) et des services (14,5 %), qui sont des forts vecteurs de croissance pour les entreprises du numérique.
Au point que ces dernières devraient générer plus de 35 000 emplois nets, contre 34 000 en 2021, chiffre Benoit Darde qui voit l’avenir proche à plus « de 40 000 emplois », alors que les recrutements sont en hausse de 66 % ce second semestre. Si les entreprises de la tech sont bien notées par les différents labels RH type Great Work To place, il n’empêche, comme leurs clients, elles ont du mal à embaucher face à la pénurie de compétences. Le turn over s’avère parfois élevé dans les sociétés de services cotées, de 17/18 % à 25 %. Il faut alors jouer sur le télétravail, la formation ou encore les inscriptions dans des programmes d’évolution de carrière spécifiques.
Les budgets des DSI stables ou en hausse
« Les budgets des DSI sont stables ou en hausse », note Benoit Darde. « On n’arbitre pas sur le budget du numérique, souligne-t-il. Trois priorités « orientées business » ressortent : la sécurité du SI (62 %), l’analyse des données (49 %) et l’amélioration de l’expérience client (43%).
En 2023, 55 % (dont 40 % entre 1 et 10 %) des DSI prévoient une hausse de leurs budgets IT annuels, contre 11 % qui l’entrevoient en baisse.
2023 : la croissance toujours, mais moins forte
La croissance est toujours envisagée l’an prochain, mais sera moins importante : 9,4 % pour les éditeurs et plateformes cloud, 3,7 % pour les ESN et 5,6 % pour le conseil en technologie, pour une augmentation totale de 5,9 %, soit 64,5 Md€. Le Cloud restera un levier de croissance important alors que les entreprises n’ont pas fini le chemin de leur migration compute et storage. « Il y a des chantiers partout chez nos clients, autant que dans Paris », souligne avec humour Godefroy de Bentzmann, coprésident de Numeum.
L’organisation veut mettre en avant son poids dans le PIB et l’emploi de la France, se pose en créateur de valeur, ainsi que le souligne le coprésident de Numeum, qui vient tout juste d’embarquer dans son giron le syndicat des TPE-PME du Numérique (ex-Cinov Numérique).
18 mois après la fusion de Syntec Numérique et de Tech In France qui a donné naissance à Numeum, l’organisation regroupe de fait aujourd’hui 2 500 entreprises, réalisant 85 % du chiffre d’affaires total du secteur du numérique en France. Numeum a désormais encore plus de poids chez les petites entreprises et en régions.