Pour les industries automobiles et manufacturières, dans les secteurs de la vente, des transports et de la logistique, les formats comme EDIFACT et VDA sont aujourd’hui les normes de facto pour tout échange de données. Si les échanges électroniques avec messages EDI ont prouvé leur efficacité, les API deviennent indispensables pour faciliter les échanges dans un environnement de plus en plus connecté, analyse pour Solutions-numériques.com Jean-Louis Pradeilles, Senior Vice President Product Marketing chez Axway. Son avis d’expert.
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Une communication quasi instantanée
Les échanges de données électroniques (EDI) sont synonymes de gain d’efficacité depuis longtemps. Ils permettent par exemple d’éviter les données redondantes, d’améliorer la précision et d’accélérer les processus tout au long de la chaîne de production. Pourtant, face à l’exigence de temps réel de clients et la complexification de leur écosystème, les entreprises souhaitent communiquer et échanger toujours mieux et plus rapidement.
Les exigences des entreprises évoluent. Les réseaux de fournisseurs, banques, fabricants et clients des grandes entreprises sont de plus en plus difficiles à gérer : le nombre de partenaires à intégrer au réseau augmente, les volumes de données à traiter continuent de croître et de nouveaux protocoles de conformité spécifiques à chaque secteur voient le jour. S’ajoutent de nouvelles problématiques liées aux appareils et applications mobiles, l’Internet des Objets ou encore les applications Cloud. Pour résumer, la façon dont les entreprises interagissent avec leurs partenaires, clients et fournisseurs est en constante évolution. C’est pourquoi, elles souhaitent désormais avoir un contrôle direct et faciliter les échanges avec leurs partenaires.
Prenons un cas concret. Une société française, exportant en Asie et en Australie des machines à vendanger par conteneurs doit répondre à la demande urgente d’un important client chinois qui s’est trompé sur le nombre de machines commandées.
Avec les normes EDI, il n’est pas aisé de traiter ce type d’exceptions. Les procédés traditionnels ne proposent pas de solution automatisée.
En revanche, il est possible de résoudre le problème de manière numérique grâce à une interface de programmation (Application Programming Interface, API).
Services supplémentaires via API
Les API permettent par exemple aux clients d’intégrer des données à leurs propres systèmes. Les informations de suivi rendues accessibles par des prestataires de services logistiques constituent une bonne illustration de l’utilisation d’API.
« Suivi d’expédition » est la dénomination utilisée par les fournisseurs d’entreprises privées. Ce service est disponible via interface Web. De manière générale, le fournisseur utilise sa propre API et intègre une application Web (plus simple à développer) à son site Internet. En saisissant un numéro de colis, le client peut alors connaître le statut et l’emplacement de sa commande.
Il est aujourd’hui essentiel que les prestataires de services logistiques offrent un suivi d’expédition pour les activités B2B. Il est normal que l’expéditeur et le destinataire puissent à tout moment connaître le statut exact des envois. D’un point de vue logistique, les API permettent aux entreprises de résoudre facilement des problèmes comme celui évoqué précédemment.
Par exemple, un message pourrait être envoyé au système de commande du client pour l’informer s’il est possible ou non de modifier la quantité commandée. Par EDI, ce type d’échanges est compliqué à gérer, c’est pourquoi la meilleure solution est de fournir un accès API aux partenaires commerciaux. Ces derniers peuvent alors développer des intégrations au sein de leurs systèmes internes et bénéficier de fonctionnalités que l’EDI ne peut proposer.
Les API accélèrent les échanges de données et permettent de gérer certaines situations exceptionnelles que les messages EDI sont incapables de traiter. Il subsiste toutefois un inconvénient. En effet, les API ne sont pas aussi normalisées que les formats comme EDIFACT. Si une entreprise travaille avec plusieurs prestataires de services logistiques, il est préférable qu’elle intègre plusieurs interfaces à ses systèmes en cas de doute.
Quels que soient le secteur et la taille de l’organisation, l’utilisation de services supplémentaires a tendance à se démocratiser aussi bien chez les particuliers que chez les entreprises. Grâce aux API, vecteurs de la transformation numérique, il devient plus facile d’exposer de nouveaux services permettant par exemple, d’accéder depuis un téléphone portable au statut de sa commande ou passer depuis son téléphone portable une commande qui sera interfacée via API avec le système EDI du fournisseur.
Les processus EDI traditionnels devraient ont encore de beaux jours devant eux. La normalisation bien établie de ce type d’échanges simplifie les interactions entre les entreprises dans le monde entier. Pour autant, les marchés étant de plus en plus dynamiques, il est aujourd’hui essentiel de proposer des solutions de services créatives et personnalisées. Une fois de plus, les entreprises peuvent faire appel aux API, qui leur permettent de proposer des services numériques supplémentaires pour se démarquer.
