Le 2 juin, des centres d’appels d’urgence 15-17-18-112 étaient paralysés, mobilisant plusieurs ministres, à cause du dysfonctionnement d’un logiciel sur un serveur Orange.
Le 7 mai Colonial Pipeline a dû cesser toutes ses opérations après avoir été victime d’une cyberattaque, bloquant un gazoduc de 8800 km entre le Texas et New-York, représentant 45% des carburants consommés sur la côte Est, avant de payer une rançon de 4,4 millions de dollars.
Le 10 mars une étincelle a provoqué l’incendie et la destruction d’un datacenter OVH-Cloud de Strasbourg, entraînant la mise à l’arrêt de 3, 6 millions de sites web, selon Netcraft, et inquiétant encore un conseil des ministres.
Les exemples sont nombreux qui montrent l’hyper vulnérabilité d’un monde hyper connecté.
Mais l’incendie d’OVH, le fleuron du Cloud français, a eu des dégâts collatéraux plus graves : la perte de confiance dans les datacenters. Des centaines de milliers de professionnels, ou de responsables associatifs ont pris conscience qu’ils ne savaient pas vraiment où étaient leurs données, comment elles étaient protégées. Ils ne se posaient pas la question, reposant sur la croyance respectueuse de l’infaillibilité des “datacenters”.
Un voile est tombé. Nous avons perdu la confiance aveugle dans la technologie ou plus exactement dans son infaillibilité et sur la croyance en une sécurité totale qu’elle garantissait. Comme l’enfant du conte d’Andersen, nous découvrons que le roi est nu. Ou plus exactement, que le monde dépend de systèmes sur lesquels nous n’avons pas d’informations, comme des boîtes noires.
Nous prenons pleinement conscience à la fois de notre dépendance à la technologie, de l’opacité de celle-ci et surtout de sa vulnérabilité.
Le Cloud en est d’ailleurs la meilleure illustration. Nous sommes obligés d’y avoir recours, mais la localisation et la propriété exacte de ses serveurs est une grande inconnue.
Le directeur informatique reprend du pouvoir, gardien du temple de la boîte noire, il redevient le garant de la tranquillité d’esprit du dirigeant et des collaborateurs.
Jean Kaminsky,
Directeur de la publication et de la rédaction