Le PDG de Cisco et celui de LifeWatch sont d'accord sur un point : les objets communicants s'apprêtent à tout rénover, l'usine, la maison, les transports et jusqu'à nos examens médicaux.
Tous nos équipements du quotidien se connectent progressivement au réseau Internet et cela devrait doper les profits des entreprises de 21% d'ici à 2022, estime John Chambers, le PDG de Cisco. Simple opportunité de croissance ou véritable défi de société ? L'objet communicant envahit déjà nos bureaux, nos hôpitaux, nos foyers. Il sera omniprésent bientôt à l'hôtel, dans les gares et les aéroports. Le phénomène a démarré avec le smartphone qui agrège nos vies privée et professionnelle. Il s'étend maintenant aux dispositifs qu'on va porter sur soi : vêtements, montres et lunettes connectées. En quelques mois, nos véhicules, nos biens et notre environnement pourraient partager nos préférences. Ils s'en serviront pour guider nos décisions, au moment de consommer, de choisir un mode de transport ou de trier nos déchets de façon sélective. «Les coûts de gestion des déchets pourront être réduits de 30%», prévoit John Chambers.
Davantage de machines-outils connectées
A l'horizon 2020, 30 milliards d'objets seront reliés au réseau mondial dans un marché pesant 1,9 billion de dollars évalue le Gartner. Pour le géant des réseaux, affaibli à l'international par les écoutes massives d'Internet par la NSA, il s'agit de trouver de nouveaux relais de croissance. Sans confirmer son retour vers le grand public, John Chambers revendique un rôle actif dans les partenariats avec les intégrateurs spécialisés dans les échanges machine-to-machine (M2M). Il souhaite aussi peser sur les standards reliant les capteurs aux outils de production et au système d'information de l'entreprise car, actuellement, 4% seulement des machines-outils sont connectées. Les 96% restants forment autant de recettes à capter pour Cisco et ses rivaux.
La multiplication de petits objets connectés devrait doper les services externalisés, donc les ventes d'équipements d'infrastructure. Et tout reste à inventer dans l'univers des devices discrets, des drones miniaturisés, du middleware et des applications cloud.
Logiquement, Cisco a formé, dès le mois d'octobre dernier, sa division Internet of things', pilotée par Guido Jouret pour coller aux projets innovants autour des uniformes communicants, des villes connectées et des objets de surveillance médicale.
Une surveillance élargie aux signes vitaux
LifeWatch se différencie d'autres pionniers du secteur par ses analyses, menées en temps réel, partout et à tout moment. Son smartphone facilite la télésurveillance médicale via des services cloud fournis dans plusieurs environnements distincts.
Par exemple, la version du combiné pour les patients hospitalisés diffère de celle des patients chroniques surveillés à domicile et de celle destinée au grand public. L'objet va relever plusieurs indices vitaux comme le rythme cardiaque, la température, la pression sanguine, les taux de sucre ou d'oxygène dans le sang, etc. Un prestataire de santé recevra ces mesures agrégées pour affiner son diagnostic. «Notre R&D se concentre, en 2014, sur la conformité de notre solution et des transferts de données aux règles en vigueur pour le traitement des données médicales. Nous allons renforcer les analyses embarquées et les mécanismes d'alertes en cas de variation anormale des résultats», précise Golan Haver, le président de LifeWatch.
Le modèle économique s'appuie ici sur deux éléments : d'une part, le smartphone LifeWatch V et d'autre part les services de base hébergés dans le Cloud. Une formule permet de regrouper le terminal et 12 mois d'abonnement aux services, l'utilisateur pouvant le prolonger au-delà d'un an.
Conçue en Israël, cette solution sera traduite et adaptée au marché français avant la fin du mois de février. Quelques partenaires du secteur de l'assurance, de la pharmacie et des opérateurs mobiles sont déjà en contact avec le fournisseur pour la diffuser sur l'Hexagone.