Après la pluie de roquettes, la nouvelle arme est le bombardement de requêtes, faisant tomber les serveurs des Etats. L’arme cyber, efficace et économique annonce une nouvelle page des conflits. L’invasion russe contre l’Ukraine le 24 février 2022 avait été accompagnée d’attaques informatiques. Les incursions meutrières du Hamas le 7 octobre en Israël, ont été suivies 5 minutes plus tard exactement d’attaques DDoS avec 100 000 requêtes par secondes, puis pendant 6 minutes d’un pic de 1,3 milliard de requêtes par seconde, selon Cloudflare* ! Aucun système bien sûr ne peut résister à de tels coup de bélier. On peut y voir l’explication du retard de réaction des forces armées de l’état hébreu. Quant à la population, l’application Red Alert devant la prévenir des attaques de roquettes pour se rendre aux abris, avait des failles qui ont permis son piratage et notamment une fausse alerte d’attaque atomique.
Impact sur l’écosystème
La mondialisation est à l’œuvre dans ce conflit : pas moins de 48 groupes de hackers se sont alliés aux palestiniens selon Cyberknow, éparpillés sur la planète, et comprenant même le groupe pro-russe Killnet, prémice d’une cyberguerre mondiale ?
Evoquer les conséquences économiques peut paraître indécent, dans un contexte de milliers de morts. Mais on peut craindre les conséquences sur l’écosysème de la cybersécurité, dont l’industrie du logiciel compte des centaines d’acteurs israéliens. La mobilisation massive de leur classe d’âge impacte nécessairement les équipes de R&D et pourrait ralentir l’innovation dans le secteur sur les prochains mois.
Pourtant Israël savait depuis longtemps que la guerre sera informatique et avait chargé l’armée depuis quarante ans de concevoir les antimalwares de demain. Un des premiers antivirus comportementaux ou « heuristiques » comme on disait à l’époque, avait été conçu par un colonel de Tsahal.
Mais quel pays, quel peuple, comprend mieux le sens du mot « résilience » ? Terme qui s’est banalisé pour devenir aujourd’hui synonyme de survie aux risques informatique ? n