- Les PC portables s’adaptent à vos usages
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Du Chromebook à la station de travail 3D, les PC portables et 2-en-1 répondent aux usages plus ou moins connectés, créatifs ou collaboratifs. Tour d’horizon des modèles à superviser en 2020.
Comme l’automobile avant lui, l’ordinateur portable, parfois 2-en-1 (PC convertible en tablette) devient un signe de liberté individuelle, un élément de travail, de loisir et de bien-être à la fois. Les constructeurs diversifient leurs gammes et proposent un modèle adapté à chaque profil : le semi-nomade, le cadre courant de salle de réunion en salle de réunion, le commercial, le technicien itinérant, le programmeur, le modeleur 3D, l’infographiste…
Comment en est-on arrivé là ? Le phénomène BYOD (bring your own device) ne s’est jamais complètement imposé en sept ans. Cependant, il a été le point de départ d’une nouvelle tendance d’achats coïncidant avec l’émergence du télétravail en France.
« Les utilisateurs ont désormais leur mot à dire dans le choix de leurs outils portables. Dans cette transformation, l’équipement doit s’adapter aux espaces de travail en évolution », signale Antoine Ferraz, chargé de Business Développement de Dell France.
Autre signe des temps, le PC nomade devient un service : on peut le louer durant 3 ou 4 ans, puis le remplacer par un modèle plus récent. Livré pré-configuré, il peut être assimilé à une charge annuelle par salarié, tandis qu’il représente un revenu récurrent (une rente) pour le fournisseur. Les professionnels semi-nomades privilégient le confort d’utilisation : « La tablette n’est pas pour moi ni pour mon bureau à hauteur réglable. Faute d’un retour mécanique du clavier, je devrais regarder l’écran pour saisir la moindre note », résume Pascal, un cadre supérieur des télécommunications préférant garder l’anonymat.
« Les utilisateurs ont désormais leur mot à dire dans le choix de leurs outils portables. »
Antoine Ferraz
Les ultralégers polyvalents
gagnent en puissance
« Je préfère utiliser un PC ultraléger comme ordinateur unique, 70 % du temps au bureau, 15 % auprès des clients, 10 % en home office et 5 % dans les transports. Au quotidien, je rédige des propositions, prépare des présentations et réponds à mes e-mails. Mon tableur traite de volumineuses feuilles de calcul avec une grosse densité de formules. Le lien Bluetooth et le casque sans fil sont précieux pour les vidéo-conférences. L’autonomie, la puissance, le poids (1,5 kg) et l’écran (14 pouces) sont mes principaux critères de choix ».
On regrettera néanmoins, sur ces PC ultralégers, l’absence de connecteurs utiles tels que le port réseau RJ45 ou la disparition du lecteur de carte SD, rendant la station d’accueil indispensable. Quant à l’autonomie annoncée, elle est systématiquement exagérée.
Dans la famille des ultraportables polyvalents, nous retenons 6 modèles récents (tableau 6 portables PC ultralégers polyvalents) dont le Dell XPS 13 qui se dénote par son équilibre performances/prix, sa finesse, et sa finition. Il gagnerait à recevoir un adaptateur WiFi de 6ème génération, correction prévue pour 2020.
Des modèles pour le Cloud en pleine expansion
Lorsque l’usage bureautique demeure prépondérant, l’utilisateur cherche un modèle ultra-portable, à la fois autonome et aussi léger que possible. Les Chromebook et Surface soignent ces deux critères. Ces 2-en-1 sont adaptés aux services bureautique dans le Cloud, Office365 ou G-Suite selon le choix de l’entreprise. Applications gourmandes et graphiques, passez votre chemin. Attention aussi à l’obsolescence programmée qui oscille autour de cinq ans.
Deux nouveaux Surface portables (13,5 pouces et 15 pouces) sont commercialisés par Microsoft depuis octobre dernier. Ils sont animés respectivement par un processeur Intel de dixième génération, et par une puce AMD. Mais le plus surprenant reste à venir pour le second semestre 2020 : la tablette Surface Pro X, rivale de l’iPad Pro d’Apple, sera animée par un processeur ARM. Les tablettes Surface Pro sous Windows 10 connaissent un joli succès avec 5,7 milliards de dollars de recettes sur l’exercice 2018-2019 (+14%). L’éditeur de Seattle ne compte pas en rester là. Il va commercialiser le modèle Surface Neo, un modèle ultraléger sous Windows 10 X avec deux écrans tactiles.
À venir : Neo et Duo
Posé en mode tente, le Neo permettra de dérouler une présentation et d’accéder aux télé-conférences. Son petit frère est déjà planifié ; c’est un smartphone à double écran baptisé Surface Duo qui fonctionnera, pour sa part, sous Android. Les gestionnaires de parcs de terminaux Surface auront vite besoin d’outils d’administration pour superviser et faire évoluer tous ces environnements à la fois.
Dans la famille des PC pour le Cloud, nous détaillons 6 modèles récents (tableau 6 portables pour le Cloud) dont cinq 2-en-1 incluant le Chromebook 14 C434 d’Asus. Il se détache par son bel écran tactile full HD de 14 pouces, au format 16:9, lumineux (300 Nits) et par son châssis repliable à 360°.
Des stations portables
pour graphistes exigeants
Aux achats impulsifs, fondés sur un prix promotionnel ou des caractéristiques alléchantes, il convient de distinguer les démarches structurées d’ETI et de grandes organisations. Ces dernières « s’attachent aux principaux besoins métiers et mènent une analyse plus poussée en fonction de l’évolution des gammes », confirme Antoine Ferraz. Du coup, les salariés d’équipes marketing et de bureaux d’études gagnent une configuration avec une puissante carte graphique, un processeur véloce, une mémoire vive et un disque SSD plus généreux. Ces paramètres font gonfler l’addition et le poids du portable, mais ce sont des pré-requis pour les créatifs, architectes, et développeurs informatiques.
Dans la famille des stations de travail mobiles, nous retenons 4 portables récents (tableau 4 stations de travail graphique), dont le Concept D7Pro d’Acer se distingue par sa puissance, un châssis fin en aluminium, un système de refroidissement silencieux (moins de 40 db) et un écran 15,6 pouces IPS 4K lumineux aux profils colorimétriques ajustables.
Garder la main sur le parc micro
La mobilité professionnelle reste indissociable de bonnes infrastructures réseaux et d’un référentiel d’utilisateurs rigoureusement suivi. Décentralisé avec des unités d’affaires réparties dans le monde, « le groupe Engie a consolidé en deux mois plus de 150 000 salariés dans le méta-annuaire Universal Directory d’Okta. Un préalable nécessaire au déploiement d’Office365 sur les nouveaux workplaces », explique Xavier Mathis, le directeur commercial d’Okta, éditeur de services de gestion d’identités (IDaaS). Au-delà de cette étape, la portabilité des données apporte ses propres exigences : « Les utilisateurs veulent travailler de partout et les données de l’entreprise se retrouvent partout aussi dès qu’elles sont partagées, que ce soit à partir d’applications internes ou en mode SaaS. Des moteurs analytiques aident à réconcilier les comportements humains avec la portabilité des données. Il faut combiner une supervision des terminaux à une protection des données mobiles », recommande Nicolas Fischbach, le directeur technique de ForcePoint.
Chez Dell aussi, on s’attend à un virage, dès 2020, sur le marché du PC portable professionnel. En effet, certains clients migrent déjà vers l’environnement ChromeOS de Google, non pour des raisons de prix, mais plutôt de sécurité, les données mobiles étant chiffrées par défaut sur les Chromebook : « les utilisateurs et les administrateurs veulent travailler différemment. Ils apprécient la simplification et la sécurisation de ChromeOS. L’entreprise peut distribuer les mêmes modèles Dell Latitude 14 5400 et migrer tous ses utilisateurs ou une partie seulement vers G-Suite et ChromeOS », précise Antoine Ferraz. Dans ce cas, le PC démarre en 10 secondes et ses mises à jour s’effectuent au fil de l’eau. A domicile, l’utilisateur saisit ses identifiants professionnels et retrouve immédiatement son environnement de travail. « On évite le poids des mises à jour et de la gestion des patchs. Et, en cas de vol, tous les documents sont sauvegardés dans le Cloud ».
La Poste et Auchan gèrent une grande variété de terminaux
L’expérience utilisateur, dès le déballage de son portable, compte pour rendre le salarié productif plus rapidement. Dell propose Workspace One de VMware pour un suivi du parc mobile. Cette plateforme – retenue par La Poste et Auchan – est disponible en mode SaaS ou installée sur site, sous forme d’abonnement annuel ou de licence perpétuelle.
« Les collaborateurs ne veulent plus perdre de temps à gérer des tâches parasitant leur activité. L’accès aux applications dont ils ont besoin à tout moment et en toute sécurité est un réel enjeu. Dès la connexion au réseau, une interface configure le PC portable puis donne accès au portail applicatif interne », précise Stéphane Padique, responsable avant-vente Enterprise Digital Workspace de VMware France.
Selon lui, le terminal n’est plus une constante mais dorénavant une variable à prendre en compte à chaque accès. Les équipes IT et RH doivent donc coopérer derrière la plateforme Workspace One pour gérer les identités et les accès ; en contrepartie, elles peuvent vérifier l’état de chaque terminal, en temps réel, ainsi que la posture de son utilisateur, autrement dit, son niveau de risque pour l’entreprise. Pour éviter des frustrations quotidiennes aux utilisateurs, Workspace One intègre des mécanismes de Single-Sign-On applicables à la plupart des terminaux et de leurs applications. La conformité de chaque mobile est vérifiée avant que l’utilisateur ne puisse accéder à ses applications métiers, l’administrateur pouvant activer une authentification biométrique ou multi-facteur pour la consultation de services aux données sensibles.
Des applications toujours plus gourmandes
L’utilisateur se retrouve dans une bulle sécurisée d’où il ne chargera que des applications validées par son entreprise. Mais au fil des traitements exécutés, en local ou sur le Cloud, comment se prémunir de cyber-attaques ciblées ? « Le SD/WAN a la capacité de s’adapter, de suivre les besoins. Il répond aux situations de mobilité importantes, que ce soit des utilisateurs ou des données – et les deux bougent aujourd’hui. Parallèlement, les applications sont plus riches et plus gourmandes en bande passante. Elles intègrent des flux audio et vidéo et les volumes ne sont plus les mêmes. Il faut un réseau plus intelligent, capable de choisir le lien en fonction des caractéristiques des applications.
Avec le SD Branch, nous poussons le concept encore plus loin, le réseau devient adaptable et sécurisé. Il se protège des menaces en évolution par le biais d’analyses comportementales, et il réduit les fenêtres de vulnérabilités du système d’informations », explique Christophe Auberger, le directeur technique de Fortinet France.
A quels changements principaux peut-on s’attendre en 2020 ? L’utilisation d’applications professionnelles va croître et le besoin de sécuriser les données aussi, prévoient nos interlocuteurs, conscients des efforts restant à faire en matière de sécurité intrinsèque, et de plateformes pour développer, exécuter et gérer plus simplement les applications mobiles.
« De nouveaux terminaux feront leur apparition, notamment dans le domaine du wearable PC : casques de réalité virtuelle, lunettes et montres connectées trouvent aujourd’hui des applications professionnelles. S’agissant d’applications métiers potentiellement sensibles, il nous semble évident de les intégrer dans l’espace de travail numérique pour en faciliter l’usage et en sécuriser le fonctionnement », conclut Antoine Ferraz.
Face aux données mobiles,
l’ANSSI sensibilise les utilisateurs
En 2018, une première recommandation de l’ANSSI concernait le système sécurisé Clip OS, fondé sur Linux. Cette année, l’agence gouvernementale suggère Wookey, un disque dur chiffrant en open hardware. Vincent Strubel, sous-directeur Expertise de l’ANSSI, explique la démarche : « Nous passons d’un modèle où l’environnement professionnel était circonscrit, avec une frontière bien définie, à un modèle plus diffus, plus ouvert, reposant sur des terminaux mobiles, sur le Cloud computing et sur des plateformes accueillant des acteurs extérieurs dans le système d’informations. La sécurité des terminaux va devenir de plus en plus importante dans cet environnement ouvert, que ce soit au niveau de la résistance aux attaques ou dans la capacité à les superviser. L’ANSSI se concentre sur l’émergence de solutions de sécurité adaptées aux terminaux employés par les utilisateurs. Nous avons récemment publié la solution open source Wookey. Ce disque dur chiffrant n’est pas un produit sur étagère, mais plutôt un exemple de sécurisation du terminal ou de l’objet connecté. Notre espoir, à travers ce type de solutions, c’est qu’elles abreuvent les réflexions sur la sécurisation plus générale des terminaux, quels qu’ils soient. »
Interview
Jacky Aboudaram,
directeur des ventes BtoB d’Acer France
Les nouveaux workplaces exigent un équipement mobile ultraconnecté Jacky Aboudaram répond à nos questions sur l’évolution des gammes de PC portables, deux-en-un pour le Cloud et stations de travail 3D.
Solutions Numériques : Quelle est la réponse d’Acer face à la transformation des espaces de travail ?
Jacky Aboudaram : Aujourd’hui les entreprises ont un besoin de modernité pour améliorer leur Business Model et le confort de leurs salariés. Le workplace évolue, impliquant un équipement mobile et ultraconnecté. Nous répondons à cette transformation avec plusieurs produits comme le TravelMate P6 autonome jusqu’à 20h, comme le Swift 7 ultrafin et léger et avec la diversité de notre gamme Chromebook.
SN : Quels sont les usages principaux qui orientent les professionnels vers un portable spécialisé plutôt qu’un générique ?
JA : Nous avons constaté que 15% de nos clients achetant un portable Predator (gamme ludique) les utilisaient pour leurs besoins de performances au bureau. C’est une des raisons qui nous a poussés à créer la marque ConceptD incluant des stations de travail 3D mobiles et silencieuses, des PC puissants et des écrans au rendu de couleurs certifié. Ces solutions ciblent les professionnels de la création, de la vidéo et de l’architecture.
SN : La convergence tablette-portable PC préfigure-t-elle une convergence smartphone-tablette, voire un équipement trois-en-un ?
JA : Les tablettes ont été cannibalisées par les smartphones aux grands écrans. Je pense que la convergence vers un produit tout-en-un “qui fait tout” n’est pas une solution à court terme. Dans de nombreux métiers, le manque d’applications, de confort d’utilisation et de productivité limitent les tâches au quotidien. Nous croyons plutôt à une logique de produits spécialisés dont la puissance et l’écran rotatif vont servir le travail collaboratif.
SN : Préparez-vous de nouveaux objets connectés professionnels pour 2020 ?
JA : Oui, nous poursuivons sur le marché des wearables en 2020. Nous avions déjà lancé des casques VR, des caméra 360° et des bracelets connectés. Il n’y a pas encore assez de normes intégrées dans les objets connectés mais nous poursuivons notre R&D toujours en lien avec les nouveaux usages et avec une approche visant à cibler des marchés verticaux.