Ebahis de l’aubaine ! J’imagine les journalistes du Süddeutsche Zeitung découvrant ce butin vertigineux, riche de 4,8 millions de mails, 3 millions de données SQL, 2 millions de PDF, 320 166 fichiers textes, 1,1 million d’ images, pour un total de 11,5 millions de documents, représentant plus d’ 1,6 million de dossiers et 2,6 To de données confidentielles . Les ‘Panama Papers’, fruit du pillage du système informatique du cabinet d’avocats fiscalistes panaméens Mossack Fonseca, c’est la caverne d’Ali Baba des secrets bancaires, mais sur le plan sécurité, ils resteront un cas d’école.
Horrifiés devant les négligences ! Les commentaires des experts* décrivent un système informatique poreux, pas à jour et criblé de failles. Etonnant pour un cabinet de 500 avocats, ayant mis en place 250 000 sociétés internationales dans un contexte requérant la plus grande confidentialité.
Les experts montrent du doigt : des codes d’accès au serveur de messagerie Outlook pas mis à jour depuis 2009, et ceux du portail client depuis 2013 ; un Cms version 2013, souffrant de 25 failles connues, et vulnérable aux injections SQL, à la prise de contrôle du serveur ; des mails non chiffrés ; un back office poreux aux mots de passe transparents ; des serveurs utilisant une version obsolète du protocole SSL : « Concrètement, un pirate peut se servir de cette vulnérabilité pour déchiffrer des communications protégées en HTTPS et récupérer par exemple des mots de passe et toutes sortes d’informations sensibles. »
Résignés. Nous vous avons posé cette question en ligne : « Est-ce qu’une fuite aussi massive pourrait arriver à votre organisation ? ». Vous semblez être une écrasante majorité à l’estimer… « très problable ».
Les avocats, je ne sais pas, mais les cabinets Conseils en sécurité ont de beaux jours devant eux .
Jean Kaminsky
Directeur de la publication et de la rédaction