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Du PC au smartphone, le poste de travail en pleine mutation
PC de bureau, PC portables, tablettes et smartphones évoluent… L’entreprise et les utilisateurs cherchent à concilier le meilleur des deux mondes. Panorama du poste de travail moderne.
Si les constructeurs de PC font gonfler leurs catalogues de terminaux, les entreprises réagissent à leur tour. Après une phase de laisser-faire lors de laquelle elles ont vu leurs employés venir avec leurs propres smartphones et tablettes sur leur lieu de travail, la fameuse vague du BYOD, les DSI sont en train de réagir et ont élargi leur offre de terminaux. « Les grands comptes vont vers une décorrélation entre services applicatifs et matériels » commente Jérôme Torner, Associé, IT Infrastructure, chez Magellan Consulting. « Ils commencent à laisser au Mac une place dans leurs catalogues de terminaux et, à l’avenir, on pourrait les voir s’élargir davantage encore vers les smartphones, les phablettes, des tablettes Android peu coûteuses pour certains usages, des tablettes durcies pour d’autres usages, des iPad, des hybrides, etc. » La tendance générale est d’aller vers plus d’hétérogénéité et les catalogues de matériels proposés par la DSI vont être de plus en plus étendus. Autre évolution évoquée par le consultant, la recherche de terminaux pour connecter les dernières populations d’employés qui ne disposent pas d’un PC, comme les cols bleus par exemple. « Comment ceux-ci vont accéder aux services informatiques qui leur seront proposés par leur entreprise, notamment les services RH ? Comment les sensibiliser à la transformation numérique de leur entreprise si eux-mêmes n’ont aucun accès au numérique ? Le BYOD reste une notion compliquée pour certaines entreprises et elles ne pourront jamais fournir des PC à chacun d’eux. » Les entreprises fourniront-elles à ces salariés des PC ou des tablettes partagés en libre-service, s’intéresseront-elles au concept de phablette/PC universel défendu par Microsoft et HP ? Le monde du PC n’en a pas fini de connaitre de nouvelles révolutions dans les années à venir !
PC, les formats changent
D’après les chiffres d’IDC sur le marché 2015, les ventes de PC ont baissé de 10,4% sur l’année au niveau mondial et rien ne semble pouvoir enrayer cette chute. Même le lancement d’une nouvelle version de Windows, traditionnellement synonyme de relance des ventes, n’a pas eu l’effet escompté par les constructeurs de PC. Lenovo, HP et Dell, les trois leaders du marché ont une nouvelle fois souffert en 2015 et seul Apple était dans le vert avec près de 21 millions de Mac vendus sur un marché total de 276 millions de terminaux. Face à ces chiffres peu encourageants, Michael Albala, directeur des canaux de vente d’HP se veut rassurant : « Si l’on regarde le marché, en 2013, il s’est vendu 4 millions de PC dans le monde professionnel en France. En 2014, il s’en est vendu 4,5 millions car les migrations Windows XP ont généré 500 000 ventes additionnelles et en 2015, le marché est revenu à 4 millions d’unités. Le marché du PC est absolument stable et ne baissera sans doute que de 3 à 4% cette année, mais c’est vrai que les formats sont en train de changer. » C’est tout le paradoxe de ce marché. Si les ventes de PC sont moroses, jamais les français n’ont eu accès à autant d’écrans et de terminaux numériques, y compris sur leur lieu de travail.
Les « tout-en-un »
Le desktop est toujours là, notamment du côté des stations de travail. Les ingénieurs ont toujours besoin de leurs PC au format tour avec une alimentation puissante et un bon système de refroidissement pour pouvoir exploiter des cartes graphiques haut de gamme, beaucoup de mémoire Ram et plusieurs disques. Mais en dehors de cet ilot de stabilité, les constructeurs de PC se battent pour satisfaire des entreprises aux besoins contradictoires.
D’un côté, les DSI doivent satisfaire les managers qui veulent témoigner de l’esprit d’innovation et de modernisme qui anime l’entreprise. On a ainsi vu les iMac d’Apple percer dans des entreprises jusqu’ici totalement dévolues à l’univers Microsoft, notamment sur les postes qui sont au contact du public. Le design et l’esthétique de l’iMac ont imposé la machine dans de nombreux points de vente, dans les halls d’accueil et les bureaux des dirigeants. L’effet a été immédiat, tous les constructeurs de PC ont lancé des gammes d’ordinateur « tout-en-un » avec des design plus ou moins réussis et là encore de multiples formats d’écrans jusqu’au 17′.
Le client léger
A l’opposé de cette course à l’image et au statut, pour les postes non exposés au public, les entreprises cherchent des solutions dont le TCO (Total Cost of Ownership) est le plus bas possible. Etonnamment, le concept du NetPC, ou client léger, cette toute petite machine à la puissance très limitée et qui se contente d’afficher l’écran d’une machine virtuelle exécutée dans le datacenter, ne s’impose pas dans les entreprises françaises. « Dès les années 90, on a commencé à parler des NetPC, des terminaux très léger avec seulement un écran et des applications virtualisées exécutées au niveau des serveurs » rappelle Jérôme Torner. « C’est un modèle de déploiement qui présente des atouts et quelques cas d’usage se prêtent bien à une approche totalement virtualisée, mais que l’on ne voit plus du tout dans les entreprises. » Le consultant qui rencontre fréquemment les DSI des grandes entreprises françaises estime que l’échec du NetPC est à mettre en regard avec la montée en puissance du besoin de mobilité des utilisateurs. « Donner accès à une application virtualisée que ce soit sur un smartphone, une tablette ou un PC, ce n’est pas ce que recherchent les utilisateurs. Ceux-ci plébiscitent les applications qui sont bien adaptées au terminal, c’est-à-dire des applications dont l’ergonomie a été pensée par rapport à un terminal donné. L’interface utilisateur d’un smartphone est différente de celle d’une tablette et, a fortiori, celle d’un PC. »
Outre la peur d’une défaillance réseau mettant de facto tous les utilisateurs au chômage technique, l’approche VDI (Virtual Desktop Infrastructure) impose la présence de serveurs dédiés à l’exécution des machines virtuelles des utilisateurs. Un frein pour bon nombre de déploiements que ce soit en point de vente ou même dans les PME.
Les mini-PC
Devant le faible succès de leurs NetPC, les constructeurs misent donc aujourd’hui sur les « mini-PC », un nouveau « form factor » qui vient s’ajouter aux tour, mini-tour, micro-tour, tout-en-un, stations de travail etc. Comme le NetPC, il s’agit d’un PC de toute petite taille, mais ceux-ci offrent tout de même un processeur x86 relativement puissant, un disque dur et suffisamment de mémoire pour exécuter les applications bureautiques classiques. De par sa taille très modeste, le mini-pc présente des capacités d’extension pratiquement nulles. Le format est proche du NetPC et il est notamment possible de les visser au support Vesa derrière l’écran. A la différence du NetPC, le mini-PC ne nécessite pas la présence d’un serveur pour pouvoir démarrer. Discret, ce PC va s’imposer sur les plateaux des centres d’appel ou sur postes administratifs.