Le vénérable IGN (Institut Géographique National), 1710 collaborateurs, fait la révolution dans ses datacenters. Son informatique remontait aux mainframes des années soixante-dix, et s’était bien sûr modernisée. Mais ses 5 salles informatiques restaient éparpillées. Elles sont désormais regroupées au siège de l’IGN à Saint-Mandé, sur un datacenter équipé des dernières technologies.
La décision a été prise de regrouper sur un site unique, “dans l’état de l’art et avec toutes les garanties de sécurité, de pérennité et de redondance”, nous explique le DSI, Pascal Chambon, à la tête d’un département de 200 personnes. Les photos aériennes prises par les avions de l’IGN ont une résolution de l’ordre du centimètre, les 100 000 cartes environ qui sont stockées représentent 1,5 petaoctet !
Les 10 ans de géoportail
Ces bases de données de l’IGN nourrissent le géoportail (geoportail.gouv.fr ), véritable site de référence de l’information géographique, et “vitrine” de l’IGN. Le portail permet notamment de visualiser en 2D et en 3D les fonds cartographiques et photographiques. Le portail a fêté ses 10 ans en 2016 et a lancé en septembre sa nouvelle version, permettant la lecture 3D des cartes sans avoir besoin de télécharger un plug-in comme c’était le cas auparavant. Pour ce faire, l’IGN a développé son propre outil et a décidé de le mettre en open source.
Migration du datacenter : un projet sur 2 ans
Au printemps 2016, après deux ans de préparatifs, le nouveau datacenter, centralisé, démarre. C’est une salle de 144 m2, sur un plateau de 250m2. Le poids de 70 tonnes de l’ensemble a d’ailleurs demandé de rehausser et consolider la dalle de plancher !
Une solution de confinement d’air de 2 couloirs froids.
“Nous disposons désormais d’un outil à la hauteur de nos ambitions, se réjouit le DSI. Nous sommes 100% numériques et nous nous devions d’avoir un outil de travail au niveau”.
Frédéric Lereverend, chef de projet, nous décrit les caractéristiques du nouveau datacenter. Les 300 serveurs n’ont pas eu besoin d’être renouvelés, c’est l’infrastructure globale de l’hébergement qui est nouvelle et conçue dans le meilleur de l’état de l’art. “Toute l’alimentation est redondante et ‘intelligente” explique F. Lereverend, qui précise aussi que le réseau en fibre optique Corning de 40Go est “évolutif vers 100 Go sans grosse dépense supplémentaire”. La fibre, de dernière génération, est sans perte de signal, quelles que soient les courbures. La résilience du réseau est garantie par la présence de deux coeurs de réseau, chacun disposant de deux voies différentes.
Le système d’extinction d’incendie est innovant, écologique, non nocif pour le matériel, offrant une pression basse, de 40 bars, sans explosion. Minkels fournit le refroidissement et le monitoring / distribution de courant, contrôlé par Power IQ de Raritan. Tout est largement dimensionné, comme les 3 armoires de climatisation Stultz. Deux onduleurs Emerson permettent chacun une autonomie d’énergie de 20 mn soit 40 mn au total. Le groupe électrogène prend ensuite le relais, avec un démarrage en 3 minutes et une autonomie en fuel de 5 jours.
Prestation d’Ingenova
Pour ce projet, l’IGN était accompagné par la société Critical Building (pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage), et par Cap Ingelec / Mannucci (pour la maîtrise d’œuvre des lots Courant fort, Climatisation Détection/Extinction incendie, faux-plancher et GTC).
A l’issue de cette phase d’urbanisation, menée entre novembre 2015 et février 2016, un second appel d’offres a été remporté par Ingenova en mars 2016, pour assurer le déménagement des 300 serveurs de l’établissement. “Nous réalisons environ 4 millions d’euros de notre chiffre d‘affaires dans les services aux datacenters ; si, il y a 5 ans, notre activité était essentiellement portée par les prestations de déménagement des datacenters, nos activités d’urbanisation & câblage, de déménagement, et d’assistance à l’exploitation & gestes de proximité représentent aujourd’hui, chacune, un tiers de notre activité.” explique Olivier Piquart, directeur commercial d’Ingenova.
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