Le déploiement, en dentelle, du nouveau réseau mobile 5G en France s’accélère en 2021, malgré certains freins politiques et « sanitaires », mais il ne sera pas complet avant… 2025. Les entreprises ont donc encore du temps pour préparer leur transition vers la 5G et les réseaux privés, pour l’IOT par exemple.
La 5G est un nouveau réseau cellulaire plus virtualisé pour les mobiles. Son débit pourrait atteindre jusqu’à 20 Gbits/s, soit presque 100 fois plus que celui du réseau 4G, son prédécesseur. La 5G pourrait donc gérer jusqu’à un million de mobiles au kilomètre carré, soit dix fois plus aussi que la 4G, surtout dans la bande des 3,5 GHz. A condition que les opérateurs télécoms déploient plus d’antennes et réduisent au maximum la latence dans les communications, surtout à la périphérie du réseau (Edge) et en région. Pour y parvenir, ils travaillent d’arrache-pied sur l’amélioration de la surveillance, de la sécurité et des performances de leurs cœurs de réseau. Mais aussi sur l’introduction des centres de données de proximité, la véritable révolution de la 5G, dont les spécifications arriveront dès septembre 2021.
Le mélange du spectre 5G est important pour faire monter le réseau en charge en tenant compte du dispositif 4G existant. Certains opérateurs télécoms modernisent en effet leurs réseaux 4G et déploient au démarrage des fréquences inférieures à 1 GHz pour la 5G, afin de dire qu’ils sont les premiers, puis ils monteront dès 2021 dans les bandes 2.1 et 3,5 GHz.
Quelles bandes de fréquence pour la 5G ?
De nombreux pays optent pour les bandes hautes de la gamme 3,5 GHz (3,3 à 4,2 GHz), la norme de fait pour la 5G. Mais la bande moyenne (2,5 GHz) combine le meilleur de la couverture et de la capacité 5G, avec une amélioration matérielle nette par rapport à la 4G, voire à la 5G à basse bande (700 MHz), à condition d’avoir des empreintes de couverture significatives.
Trois bandes de fréquences sont autorisées par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) pour la 5G : 14 413 sites (Free Mobile) opèrent dans la bande basse de 700 MHz, dont 6 274 sont déclarés opérationnels en janvier 2021 ; 5 678 sites sont dans la bande 2100 MHz (Bouygues Telecom, Orange et SFR), dont 3159 sont opérationnels. Enfin, seulement 4775 sites sont dans la nouvelle bande des 3,5 GHz (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR), dont 1 624 sont techniquement opérationnels. Mais leurs émetteurs ne sont pas forcément tous allumés… pour des considérations politiques ou sanitaires.
48,9 % des sites 5G sont opérationnels techniquement…
…mais pas forcément commercialement. La 5G ne sera donc pas installée à 100% sur tout le territoire avant 2030 selon l’Arcep. La couverture validée par le Gouvernement prévoit 10 500 antennes par opérateur, soit 42 000 antennes à déployer d’ici 2025 sur les 85 000 sites (3 et 4G) existants. Les 4 opérateurs télécoms français qui ont remporté les enchères se sont engagés à déployer 300 sites en 2022, 8 000 sites en 2024 et 10 500 sites en 2025.
Et selon Cartoradio.fr, le site de l’ANFR qui cartographie les sites radioélectriques, à peine la moitié (9 426) des 19 938 sites 5G étaient “techniquement opérationnels” au 1er février 2021. Par comparaison, 47 796 sites 4G étaient encore en service à cette date en métropole. D’ailleurs, toutes ces nouvelles implantations 5G ont lieu sur des sites utilisant déjà les technologies réseaux 2G, 3G ou 4G.
Attention, l’expression “techniquement opérationnel” ne signifie pas que tous ces sites installés soient allumés commercialement. Par exemple, le Grand Paris était prêt au 30-01 selon Cartoradio.fr, mais pas Paris, dont le réseau 5G n’était pas allumé … et pas pour un problème technique. Idem sur Bordeaux ou d’autres grandes métropoles également, où certains élus ont réalisé des choix politiques.