Il renforce la sécurité des données et des serveurs pour héberger des infrastructures de plus en plus critiques. Préfabriqué et modulaire chez Schneider, proposé clé-en-main en co-propriété chez Jerlaure, le datacenter varie ses sources d'énergie pour réduire sa facture d'exploitation.
En avril dernier, Jerlaure lançait son datacenter en co-propriété sur le salon Solutions Datacenter Management de La Défense. Suivant cette formule, la construction du site coûterait 25% de moins, ce qui se traduit par un retour sur investissement plus rapide de 3 ans. Dernièrement, l'événement Datacentres Europe vient de confirmer à Monaco la quête actuelle de réduction des investissements et des délais pour innover autour de centres robustes et évolutifs : «L'entreprise bascule ses investissements en frais d'exploitation. Elle tient à raccourcir le temps nécessaire pour construire ou pour étendre son datacenter», note Henry Daunert, le CEO d'AST Modular, filiale de Schneider Electric.
SchneiderElectric assemble ses modules préfabriqués
Face au Grimaldi Forum, un container de 40 mètres carrés alignait ses 10 racks soigneusement climatisés, protégés et supervisés. C'est l'un des quinze modules préfabriqués – baptisé PDM pour Prefabricated Datacenter Module -, que Schneider propose avec un service de financement associé. Le container de 3 mètres de large et de 3,3 mètres de haut peut circuler sur les routes d'Europe librement. Conçu pour l'extension à chaud, il est équipé de A à Z de sous-ensembles, onduleurs, sondes et outils d'administration de la marque Française. «Nos modules sont configurés en 8 à 16 semaines et placés généralement à l'extérieur des bâtiments de nos clients ou dans leurs entrepôts. Ils sont très appréciés dans l'industrie pétrolière, la santé ou le secteur militaire où l'on est familier du préfabriqué. Ils peuvent fonctionner durant 30 ans avec un minimum d'entretien», précise-t-il.
Dans sa version tout-en-un, le module PDM peut grimper jusqu'à un demi Mégawatt et offrir un indice PUE de 1,4 grâce aux déplacements d'air limités.
L'approchemodulaire séduit un nombre croissant de secteurs comme le sport, l'éducation et la finance. Comme on peut superposer les modules sur deux à cinq niveaux et les étendre, côte à côte en ouvrant leurs parois amovibles, l'évolutivité du site est simplifiée. Son fonctionnement et son refroidissement exigent un simple raccordement d'eau et d'électricité.
«Le phénomène du préfabriqué répond à un double besoin. Il élimine les dysfonctionnements des datacenters traditionnels et accélère le business. A cause du projet foncier, un nouveau site exige un à deux ans pour sortir de terre. Avec des modules préfabriqués, il est opérationnel en moins de six mois», explique Henry Daunert.
Les acquisitions redistribuent la donne
Chez Commscope, Panduit et Siemens, on met aussi l'accent sur l'industrialisation du datacenter en regroupant les fonctions de supervision du bâtiment et des infrastructures électriques, de climatisation et de l'informatique. Commscope a acquis Itracs et Redwood Systems pour gagner du temps. «Le marché des datacenters est tiré par un fort potentiel en Europe, lié à la croissance des données et au faible taux d'externalisation des systèmes d'information. Ce dernier est de 20% en France contre 60% aux USA. Les 40 acteurs présents sur Datacentres Europe à Monaco veulent profiter de cette aubaine», résume Christophe Bouniol, le directeur général de Choreus Datacenters.
Tandis que les consolidations se poursuivent dans le secteur des télécommunications et des intégrateurs informatiques, il réagit à l'offre récente d'achat du groupe Bull par Atos : «Cette acquisition contribuera à redistribuer la donne. Toutes les entreprises vont avoir besoin d'infrastructures conséquentes et cela passe désormais par le datacenter qui est au cœur de l'industrie du cloud computing et des télécommunications.»
Une efficacité énergétique avec la tri-génération chez Choreus Datacenters
Christophe Bouniol, directeur général de Choreus Datacenters, explique son plan pour réduire la facture des datacenters européens : «Nous venons d'obtenir une ligne de crédit de 400 millions d'euros d'un fonds allemand pour faciliter notre expansion en France et en Europe. Après Marseille, nous bâtissons un site à Aubergenville, dans les Yvelines, qui sera opérationnel en février 2015 en free cooling, puis dès la fin 2015 en tri-génération. Cette technique, menée en partenariat avec GRDF, permet de gagner en efficacité énergétique. A partir de turbines à gaz, on fabrique de l'électricité, du froid et de la chaleur. On passe ainsi de consommateur à producteur d'énergie». Il s'agit d'une première en Europe.