Au cœur de l’infrastructure VDI (Virtual Desktop Infrastructure), les éditeurs Citrix, VMware ou encore Systancia veulent délivrer une meilleure expérience client, gommer les défauts de performances, réduire les risques et les coûts liés à la sécurité ou aux réseaux empruntés.
Est-ce l’Arlésienne de l’informatique ? Les analyses prédisent régulièrement sa percée prochaine, mais le client léger voit ses ventes stagner ou même régresser selon les pays. IDC prévoit néanmoins une éclaircie cette année, avec un retour à la hausse de 6,4 % en moyenne, après un recul de 6,9 % en 2015.
Lorsqu’elle est hébergée par un prestataire Cloud, l’approche VDI devient une offre de services DaaS (Desktop as a Service), complémentaire parfois d’une solution de téléphonie sur IP. Au cœur de l’infrastructure VDI (virtual desktop infrastructure), les éditeurs Citrix, VMware et Systancia veulent délivrer une meilleure expérience client, gommer les défauts de performances, réduire les risques et les coûts liés à la sécurité ou aux réseaux empruntés.
Un accès sur tous les terminaux
“L’hyperviseur Xen (open source) reste un support aux quatre piliers de la stratégie Cloud de Citrix, à savoir la virtualisation d’applications et le VDI, la gestion de la mobilité d’entreprise, le partage et synchronisation de fichiers et l’infrastructure réseau”, rappelle Jean-Sébastien Hurgon, ingénieur avant-vente de Citrix France. Les logiciels XenApp et XenDesktop forment une solution d’applications et de postes de travail virtuels. Ils supportent à présent les applications de modélisation 3D et l’infrastructure hyperconvergée. “Les cadres commerciaux et les techniciens de proximité profitent de Xen Mobile pour délivrer des données et des applications de façon sécurisée, quel que soit le medium emprunté et le terminal choisi par le salarié”, poursuit-il. Les derniers facteurs de forme sont supportés puisque Citrix Receiver, le logiciel fournissant l’accès au bureau et aux applications distantes a été porté sous Windows, Linux, MacOS, iOS, Android, Chrome et Rasberry Pi.
Les communications unifiées délivrées par Skype for Business procurent enfin des échanges audiovisuels plus fluides, régis par les règles d’aiguillage d’entreprise sur ses liens Wifi, 4G, fibre ou xDSL. En coulisse, les flux de signalisation ne remontent plus systématiquement jusqu’au datacenter mais optent pour le mode point-à-point.
Déplacer les ressources au bon endroit
“Le vrai déclic pour la virtualisation, c’est le time-to-market, pas la fourniture de services moins chers”, estime Stéphane Croix, System Engineer Manager chez VMware France. Selon lui, les nouvelles applications d’entreprise peuvent être fournies en quelques jours ou semaines contre plusieurs mois dans le modèle physique. Il distingue néanmoins deux tendances fortes à présent. D’une part, la virtualisation se généralise. Elle passe des serveurs au stockage, au réseau, aux postes de travail et aux applications. “L’environnement virtuel devient le premier choix pour déployer de nouvelles applications quels que soient la taille et le secteur de l’entreprise”.
D’autre part, “avec la multiplicité des environnements, on voit surgir un besoin de supervision et de gestion des capacités. Il s’agit de vérifier l’état de santé du datacenter et des applications pour répondre plus rapidement en cas de problème”. L’enjeu de l’entreprise consiste maintenant à investir – en mémoire, stockage ou CPU – uniquement lorsqu’elle en a besoin, donc à déplacer les bonnes ressources au bon endroit pour réduire le coût de possession de son datacenter. Avec son approche One Cloud, VMware suggère la gestion d’une seule plateforme vSphere, sur laquelle l’entreprise peut exécuter sa stratégie et réutiliser les ressources nécessaires aux utilisateurs. L’édition vSphere Desktop – commercialisée par packs de 100 utilisateurs – s’adresse ainsi aux organisations voulant déployer un environnement VDI autour de postes virtuels VMware Horizon 7. “Il n’y a pas de réapprentissage ni d’îlots créés. L’évolution de l’infrastructure reste possible par ‘scale-in’ (ajout de disques) et par ‘scale-out’ (ajout de serveurs complets). L’automatisation met à disposition rapidement de nouveaux services. La micro-segmentation se développe autour des containers intégrés à VMware, pour fournir de l’agilité aux métiers et des services sécurisés que l’on serait incapable de délivrer en environnement physique”.
Démocratiser le bureau distant
Le français Systancia poursuit sa croissance sur la virtualisation des applications et des postes de travail. Son offre AppliDis – appréciée des acteurs de la distribution, des collectivités et de la santé – s’est renforcée avec l’acquisition d’IPDiva en 2013 : “IPDiva Secure 8 devient une préconisation d’achat pour la sphère publique. Ce logiciel d’identification, d’authentification et de contrôle d’accès a obtenu la certification CSPN et la qualification de niveau élémentaire de l’ANSSI. C’est le seul”, signale Christophe Corne, fondateur et président du directoire de Systancia. L’authentification de l’utilisateur distant est renforcée par un jeton OTP (One Time Password), transmis par SMS. Pour les 250 OIV (organismes d’importance vitale) et les entreprises consommant des applications dans le Cloud, les flux de données doivent être sécurisés face aux cyber-attaques, sans gonfler le prix de la solution.
“Le coût a toujours été un sujet clé du poste de travail. Le marché a basculé en partie vers le client léger pour cette raison et, inversement, une partie des clients freine encore à cause du prix du PC traditionnel”, reconnaît Christophe Corne. Puis, il interroge à son tour : “L’ordinateur individuel a 35 ans mais quel forme prendra-t-il dans trois ans ?” En accélérant son délai de démarrage, le client léger tente de reprendre l’avantage sur le PC local. Le département R&D de Systancia coopère avec HPE et Axel, fournisseur français de clients légers, avec déjà d’excellents résultats : “Nous nous assurons de l’allumage du client léger en trois secondes maximum, quel que soit le nombre d’utilisateurs connectés. Notre architecture est évolutive, en mode scale-out et soutenue par l’usage de micro-services”, précise-t-il. L’éditeur alsacien anticipe aussi les usages des utilisateurs pour pré-charger les prochaines applications, par apprentissage automatique.
La consolidation de l’écosystème
Le packaging et le provisioning de services VDI profite d’équipements hyperconvergents. Ils procurent une optimisation protocolaire, le chiffrement du trafic ou une authentification à plusieurs facteurs. L’appliance NetScaler de Citrix se distingue dans cette compétition. On la retrouve par exemple chez CDiscount ou au ministère des Finances.
Citrix et son partenaire historique Microsoft multiplient actuellement les solutions hybrides associant aux ressources d’infrastructure de l’entreprise celles du Cloud Azure ou du Cloud Citrix.
Pour sa part, Systancia préfère s’appuyer sur les équipements de Nutanix, son partenaire depuis 2015. “Nous ne cherchons pas à nous différencier sur l’infrastructure. Notre cœur de métier consiste à publier et à mettre à disposition les applications sécurisées de nos clients”, rappelle Christophe Corne. Dans son écosystème, on retrouve des acteurs comme SCC, Spie ou Cheops Technology.