On parle moins du « Shadow IT », vous avez remarqué ? Rappelez-vous c’était l’usage « clandestin » d’applications, du type Dropbox, par les utilisateurs, sans en informer la DSI. Et souvenez-vous du « Byod » : les mêmes utilisateurs mettant là aussi la DSI devant le fait accompli, en se connectant avec leurs mobiles au SI de l’entreprise. Accéder de partout, à toute heure à sa messagerie, à ses fichiers est devenu à l’ère du smartphone le nouveau mode de vie et de travail…
Les utilisateurs finissent toujours par avoir raison et les Dsi, las d’être court-circuités, se sont mis… au Cloud. Avec un peu de résistance quand même, c’est-à-dire à l’ombre de leur cloud « privé ». Aujourd’hui les vannes s’ouvrent et même les plus grandes entreprises s’engouffrent dans le tout-Cloud et surtout le Cloud Public ! Parmi nos géants hexagonaux, Véolia, Engie, SNCF, Airbus, Renault annoncent héberger parfois plus de 50% de leurs données sur Amazon, Azure ou Google, ce qui n’aurait pas été pensable il y a quelques mois encore. Ce cloudisme décomplexé est contagieux et servira d’exemple aux autres acteurs.
Faut-il avoir peur du Cloud ? C’est un épouvantail disent ses promoteurs qui dénoncent un combat d’arrière-garde, perdu d’avance. Devant les avantages clé de l’économie et de l’agilité, les lanceurs d’alerte invoquent la sécurité et la souveraineté, mise en danger par le Cloud Act.
Migrer, la seule question est celle du “comment”
La Dsi au lieu de perdre le pouvoir, devant l’externalisation généralisée et la désertification de ses propres datacenters qui se vident avant de se fermer, reprend au contraire le contrôle des « robinets ». En particulier, tout l’attirail de la sécurité et des contrôles d’accès et des identités devient crucial.
Comment migrer ? Les spécialistes mettent en garde : on ne peut pas faire un copier-coller, un lift & shift, un simple déplacement des applications et des données d’un serveur en propre vers le site du fournisseur de cloud. Une phase intermédiaire de plateforme “cloud ready” doit être construite. Et, au-delà de la technique, la migration est stratégique, remet en cause toute l’organisation et exige un accompagnement au changement. C’est la condition pour que le voyage vers le Cloud soit OK et évite le KO.
Jean Kaminsky,
Directeur de la publication et de la rédaction
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