La Direction interministérielle du numérique (Dinum) multiplie depuis 3 ans les initiatives avec l’Etat pour numériser et sécuriser ses services publics. Avec l’aide des programmes Tech.Gouv et France-Relance notamment, qu’elle utilise aussi pour tenter de faire émerger une filière industrielle numérique « souveraine », dans le Cloud par exemple.
Lancé par l’État en avril 2019, le programme Tech.Gouv a déjà bien accéléré la transformation numérique des services publics français avec l’aide de la DSI de l’État, la Direction interministérielle du numérique (Dinum). Souvent avec succès, même si les freins sont nombreux et le chemin encore long pour numériser et sécuriser efficacement sa multitude de services publics. Car la France part de loin.
Concrètement, selon la feuille de route 2019-2022 de Tech.Gouv, actualisée mi-2021, 9 de ses 43 projets étaient achevés, 1 le sera fin 2021 et 5 nouveaux font leur entrée. La Dinum publie aussi des outils pour mesurer cette progression. Son TOP 50 semestriel relate l’avancement des grands projets numériques dont le coût dépasse 9 M€ sur le site numérique.gouv.fr, ainsi qu’un TOP 250 sur la numérisation des démarches administratives les plus utilisées par les citoyens. D’ailleurs, 212 d’entre elles ont été déjà simplifiées dans le cadre du programme France Connect.
Sur au moins trois axes dans le cadre de Tech.gouv : dont la mise à disposition des données, des algorithmes et codes sources publics afin d’aider les usagers dans leurs démarches numériques du quotidien, ou pour améliorer la prise de décision publique ; le second axe valorise mieux les meilleures pratiques numériques. Le programme “Start-ups de l’État” aide financièrement et logistiquement un agent à monter une start-up, afin de développer une solution résolvant un problème de politique publique identifié ; Le dernier axe concerne l’accélération de la dématérialisation des services publics.
De nouveaux outils numériques !
La Dinum a aussi déployé, en urgence, de nouveaux outils numériques permettant à des centaines de milliers d’agents de continuer à travailler à distance en 2020 pendant la crise sanitaire. « L’objectif initial du programme Tech.Gouv en 2020 était de mettre 25 % des agents de l’État en capacité complète de télétravailler à fin 2022. Or, nous sommes déjà à 35 % en cette rentrée 2021 » nous a déclare Xavier Albouy, directeur du programme Tech.Gouv et directeur adjoint de la Dinum (voir son interview). « Malgré les progrès accomplis, il reste encore du travail pour les équiper encore plus largement en PC portables et en solutions collaboratives notamment ».
Mais la Dinum a déjà conçu et déployé une suite logicielle bureautique baptisée Sac à dos Numérique de l’Agent Public (Snap). Complémentaire des offres IT ministérielles existantes, elle leur permet de travailler avec des outils élaborés par des entreprises privées respectant la doctrine ”Cloud au centre“ de l’État. Snap leur donne accès par exemple à Webinaire, un service de webinaire, mais aussi à Tchap, une messagerie instantanée open source, ou encore à Osmose, une plateforme de communautés d’intérêts conçue avec Jalios, voire Resana, une plateforme collaborative pour les groupes de travail.
La Dinum favorise aussi la commande publique sans appel d’offres pour un montant inférieur à 100 000 euros afin d’aider les DSI de l’État à tester des solutions IT.
Atempo : créer des champions nationaux
grâce aux commandes publiques
« Les américains et les Chinois ont donné naissance à des champions de la technologie, grace à des commandes publiques » nous déclare Luc d’Urso, PDG d’Atempo.
Le secteur public représente presque les 2/3 du CA de l’éditeur français de solution de sauvegarde, orienté maintenant vers la “cyberrésilience”. « Nous sommes référencés par La Dinum. Nous travaillons avec les ministères régaliens comme ceux de l’Intérieur, de l’Ecologie, avec la mairie de Paris, avec les villes de Lille, Toulouse, et des villes de toutes tailles, avec des conseils départementaux, avec le secteur hospitalier, l’enseignement supérieur. Les OIV nous rejoignent maintenant. Ce que nous appelons de nos vœux, ce ne sont pas des subventions, mais des commandes ! » explique Guillaume Dary, directeur commercial.
Jean Kaminsky