En 2013, Lenovo a ravi la place de numéro 1 mondial du PC à HP. En France, le groupe chinois de produits informatiques continue son développement tout à la fois sur le marché d'entreprise et sur celui du grand public. Le point avec son président France.
Solution&Logiciels IT : vous couvrez les stations de travail, les portables, le stockage, les serveurs et la mobilité Lenovo veut-il devenir le leader mondial du hardware ?
Stéphane David : notre ambition n'est pas d'être le leader mondial du hardware au sens large, mais d'être le leader mondial du «smart connected device», le marché des terminaux connectés intelligents, quelles que soient leur taille et leur forme. En 2013, nous sommes numéro 1 mondial sur les PC – postes fixes, PC portables et stations graphiques professionnelles -, numéro 2 en zone EMEA et en France. Un succès qui est dû à notre adressage aux deux marchés professionnel et grand public, avec, en France, un peu plus de 22 % de parts sur le premier et 6,2 % sur le second.
S&L : avec les acquisitions des serveurs x86 IBM et de Motorola Mobility, quelles répercussions pour la France ?
S.D. : tant que les opérations n'ont pas été finalisées – les autorités de régulation, notamment, n'ont pas encore donné leur feu vert-, je serais bien en peine de vous parler de convergence de produits.
Dans le domaine des serveurs, Lenovo est déjà au 6e rang en France selon IDC. Avec l'intégration de la division x86 d'IBM, nous passerions en 3e position. On a une stratégie déjà en place, qui vise à renforcer notre positionnement dans les PME/PMI. Nous jouons sur la complémentarité entre l'offre serveur et l'offre de stockage, grâce à notre joint-venture avec EMC.
Pour les smartphones, nous replanifions notre stratégie en France et sur les pays de l'Union européenne. S'agira-t-il de modèles Lenovo ou Motorola, cela doit être débattu. Mais avec cette intégration, Lenovo acquiert nombre d'avantages. La marque Motorola est déjà établie sur le continent nord-américain et l'Amérique latine, ce qui va nous aider à nous y développer. Et dans le cadre de cet accord, nous allons bénéficier de 8 000 brevets, en particulier dans le monde Android : une force de frappe importante en termes d'innovation.
S&L : avez-vous des parts de marché significatives sur le marché des tablettes en entreprise ?
S.D. : ce segment est en très forte croissance dans le secteur grand public, en retrait dans le professionnel. Tant que les systèmes d'exploitation, par exemple Windows 8, n'étaient pas complètement déployés, les entreprises étaient réticentes à s'engager. La plus grande adoption de Windows 8 Pro fait monter la demande. Si on intègre le segment des PC, des tablettes et des smartphones, on se situe déjà au 3e rang mondial et nous voulons prendre la première place. L'objectif n'est pas de battre la tablette Surface de Microsoft, qui détient le leadership. L'important est de démultiplier nos actions avec Microsoft et développer ces solutions dans les grandes entreprises de plus de 1 000 salariés et les administrations. Pour les PME/PMI, nous travaillons avec notre réseau de distribution, nos grossistes traditionnels et partenaires de proximité.
S&L : la tablette sera-t-elle le prochain poste de travail?
S.D. : oui, mais elle ne va pas entraîner la disparition des desktops et des portables. Il va y avoir une cohabitation, et une extension de l'offre. Les entreprises ont adopté les convertibles, ces 2-en-1 à la fois ordinateur et tablette tactile. Des produits adaptés à la force de vente par exemple. Avec une tablette pure, comme notre Tablet 8, l'intérêt n'est pas tant de remplacer un poste client que d'introduire de nouvelles solutions tactiles. Le secteur bancaire, par exemple, souhaite intégrer les tablettes dans l'accueil de sa clientèle. On voit aussi se développer des projets verticaux, qui émanent des directions métiers pour renforcer l'image de l'entreprise avec ses fournisseurs et ses clients.
«La tablette ne va pas entraîner la disparition des desktops et des portables.»