Création, gestion, diffusion, conservation, le cycle de vie du document suit un parcours balisé et maîtrisé. Mais l'authenticité et l'intégrité de l'information numérique ou imprimée ne sont pas pour autant systématiquement garanties.
Le faux est-il soluble dans le document numérique plus que dans sa version papier ? Oui, il est plus difficile de falsifier un document papier que de modifier un fichier informatique. Mais une fois imprimé, un faux document peut paraître authentique. Pour faire face à cette situation, les spécialistes parlent de gestion du document “hybride”, qui permet un changement de statut, à la fois numérique et papier, intègre et fiable dans ses informations. Particulièrement impliquée sur le sujet, la FNTC, fédération nationale des tiers de confiance, publie le “Guide du document hybride et de la certification 2D” ou comment “passer en toute confiance du numérique au papier et inversement”. La gestion du document hybride est un moyen parmi d’autres de lutter contre les falsifications, probablement l’un des meilleurs, mais qui reste encore sous-exploité. Il existe de fait des réponses adaptées aux contextes dans lesquels s’exerce la fraude, car celle-ci se manifeste de différentes manières. “La fraude au document numérique se généralise en entreprise avec la croissance des données échangées de façon dématérialisée”, explique Philippe Delahaye, directeur business development chez CDC Arkhinéo. “Elle peut provenir d’un acte de malveillance interne ou d’une menace externe et consiste pour l’essentiel en la modification de documents électroniques dans le but d’un gain économique direct, par exemple, la falsification d’une facture ou d’un ordre de virement) ou de droits (fraudes aux bulletins de salaire en vue d’obtenir plus facilement un logement ou des prestations sociales”.