En cette rentrée 2010, la nouvelle génération d'ERP s'impose : avec le SaaS, le Cloud, la connection au CRM. Dans la distribution, le RFID devient incontournable.
Si l'on en croit les études comme celle du cabinet américain Saugatuck, spécialiste du SaaS et du cloud computing, menée sur trois continents et concernant 23 types d'applications différents, l'usage de l'ERP en mode SaaS arrive bon dernier partout. Comme toujours, en tête des usages arrivent les applications de CRM, locomotives du cloud et du SaaS, mais aussi la Business Intelligence, les ressources humaines, les applications collaboratives et même les applications financières. Alors même qu'il existe des différences culturelles fortes d'un continent à l'autre, l'ERP demeure assez peu utilisé en mode SaaS, où que ce soit.
Saugatuck estime cependant que le mode SaaS était jusqu'ici bien adapté aux applications de front-office, mais que les applications de back-office telles que la gestion de production ou l'ERP devraient suivre dans les années qui viennent. Alors qu'en est-il sur le terrain en France ? Cegid, par exemple, l'un des chantres du SaaS dans l'hexagone, compte aujourd'hui 10 000 utilisateurs en mode SaaS, qui génèrent un chiffre d’affaires de 6,5 M€, soit 4% du CA total. Mais lorsqu'on y regarde de plus près, il s'agit essentiellement d'experts comptables. “Nous avons aussi une présence très forte en SaaS dans les RH via Ccmx, avec 200 000 bulletins de paie édités mensuellement, juste derrière ADP-GSI, et une vingtaine de clients 'retail', en petit ERP et dans le monde de la fiscalité, avec notamment les 1 200 sociétés qui constituent le groupe Vinci”, explique Patrick Bertrand, Directeur Général de Cegid. On le voit, pour le premier éditeur français de solutions de gestion, précurseur en matière de SaaS et qui propose notamment Cegid Business ERP, ce dernier type d'application n'est pas la priorité en matière de SaaS.
Car pour les éditeurs, le modèle SaaS pose un problème majeur : lorsqu'une entreprise s'équipe d'un ERP on-premise (c'est-à-dire une implémentation traditionnelle), elle commence par acheter une licence, puis du service auprès du fournisseur retenu. Il en va tout autrement en SaaS : la mise en place de la solution se résume à un simple paramétrage, puis l'entreprise paye un abonnement mensuel. Et c'est sans compter les transferts de responsabilités vers l'éditeur : infrastructure, SLA etc. Au final, même si le mode SaaS se révèle généralement, contrairement aux idées reçues, plus onéreux pour l'entreprise sur le long terme que le modèle on-premise, l'éditeur doit inventer un modèle économique radicalement différent. C'est ce qui permet à Patrick Bertrand d'affirmer : “le SaaS n'est pas un Big Bang mais une évolution”.